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- Lutte ouvrière n°2916
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Élections législatives
Salaires, inflation : bavardages sur le pouvoir d’achat
La campagne des législatives comporte son lot de promesses sur le pouvoir d’achat. Jordan Bardella dit qu’il incitera les patrons à augmenter les salaires jusqu’à 10 %, en exonérant ces augmentations de cotisations sociales, dans un « deal gagnant gagnant avec les entreprises ».
Le Premier ministre Attal, lui, veut « permettre aux entreprises d’augmenter jusqu’à 10 000 euros par an, sans charge ni impôt, le montant de la prime de pouvoir d’achat ». Cela veut dire en somme que les patrons feront ce qu’ils veulent.
Enfin, le Nouveau Front populaire (NFP) annonce qu’il augmentera le smic à 1 600 euros net et qu’il indexera les salaires sur l’inflation, dans une « grande loi sur le pouvoir d’achat ». Mais, dans son programme qui ne parle que des « Français » et de l’« apaisement », il n’est jamais question de s’attaquer aux profits patronaux. Ainsi, même si le NFP se donne un ton plus radical, il promet lui aussi une amélioration du niveau de vie qui adviendrait sans rien devoir prendre aux patrons, par une simple mesure gouvernementale.
Si l’on considère, non pas ce qui serait tolérable pour le patronat, mais ce qui serait nécessaire pour que les familles populaires vivent correctement sans être dans le rouge au 6 ou au 10 du mois, 1 600 euros ne seront pas suffisants, 2 000 euros seraient un minimum.
L’indexation des salaires sur les prix promise par le NFP est en effet une nécessité. Mais pour qu’elle ne soit pas un leurre, elle devra être contrôlée par les travailleurs eux-mêmes, afin de s’assurer qu’elle n’est pas basée sur quelque indice fabriqué, mais qu’elle suit bien la hausse réelle du coût de la vie.
Augmenter réellement les salaires implique de diminuer la part de profits qu’arrache la bourgeoisie, et cela nécessitera une mobilisation acharnée du monde du travail. Viser le « gagnant-gagnant » ou l’« apaisement » devant le patronat, c’est admettre qu’on baissera les bras devant ses exigences.