Les votes pour se lancer dans les débrayages d’une heure par jour ont donné 40 pour le matin et 15 l’après-midi. La CGT a donc décidé de ne pas appeler aux débrayages tout en disant qu’elle soutenait ceux qui voudraient quand même se lancer.

Dès le lendemain, ceux qui avaient voté pour n’avaient pas l’intention d’en rester là, d’autant plus que, depuis près d’un mois, le mouvement tient à Villaroche et qu’ils pensent que c’est le moment d’y aller. Ils ont donc débrayé, en se rassemblant dans l’allée centrale de l’usine puis en faisant le tour des ateliers, à environ 40 le matin et 30 l’après- midi. Les chefs de secteur mais aussi responsables DRH « accompagnaient » les travailleurs en grève. Comme le disait un gréviste, comme cela au moins, ils étaient aussi en grève, malgré eux !

Depuis, ces actions se poursuivent tous les jours et le nombre globalement ne faiblit pas. Il fallait essayer d’entraîner de nouveaux collègues dans la lutte et accueillir les camarades de Villaroche qui devaient venir à Saint-Quentin jeudi 3 avril. Nul doute que l’ambiance combative allait être au rendez-vous.

Safran est un des plus grands groupes industriels français, un des leaders mondiaux des moteurs d’avion, qui a fait plus de 4 milliards de bénéfices en 2024, en hausse de 50 %. Il a lancé un plan de rachat d’actions sur quatre ans de 5 milliards, s’ajoutant aux dividendes des actionnaires.

Dans ce contexte, l’augmentation de 42 euros brut, annoncée début 2025, est restée en travers de la gorge de tout le monde. Et la conscience que les travailleurs de tous les sites de Safran doivent lutter ensemble se développe.