Cette association, comme bien d’autres, a vu ses subventions, celles de l’État ou des collectivités territoriales, baisser de manière drastique ces dernières années. Pourtant, elle jouait un rôle primordial dans la ville. Outre ses trois ateliers : théâtre, écriture, langue des signes, elle organisait des ateliers cuisine, des actions dans les écoles, en direction des jeunes ne partant pas en vacances l’été. Elle tenait aussi des permanences d’écrivains publics qui aidaient environ 1 300 personnes chaque année.

À Saint- Denis, beaucoup de personnes n’ont aucun accès à un ordinateur ou ne savent pas écrire une lettre. Nombre de vieux travailleurs qui veulent faire valoir leurs droits à la retraite se heurtent à une administration en sous-effectif qui ne les reçoit pas. Les écrivains publics les aidaient à surmonter ces difficultés. Depuis la fermeture de Mots et Regards le 15 octobre, quelques bénévoles de l’association ont été interpellés dans la rue par les habitants et ont dû les recevoir dans des cafés ou dans des jardins publics, refusant de voir les classes populaires sacrifiées par la politique d’économies de l’État.