La réaction des femmes de ménage – directement visées car pour l’immense majorité ce sont des ouvrières d’origine africaine – ont « pris la colère » et l’ont fait entendre dans les ateliers. L’information a suffisamment circulé pour que la direction se paye d’un communiqué condamnant ces « incivilités et propos racistes ». Mais les femmes de ménage d’Atalian ne se sont pas contentées d’un tel communiqué. Très vite elles se sont organisées pour s’adresser d’elles-mêmes aux autres travailleurs. Mardi 3 septembre, les femmes de ménage ont donc distribué un tract en leur nom pour dénoncer cette agression raciste et faire appel à la solidarité des travailleurs de Safran. Dans ce tract, elles dénonçaient entre autres « des graffitis odieux qui cherchent à nous diviser entre travailleurs. » Face au fait que de tels propos infamants s’expriment, « nous ne le permettrons pas, nous ne nous tairons pas », concluaient-elles.

La distribution du tract a eu lieu à la cantine et dans les ateliers. Beaucoup de travailleurs ont manifesté leur indignation et leur solidarité avec la dizaine de travailleuses d’Atalian qui ont participé à la diffusion. Et jeudi 5 septembre, les syndicats CGT, FO, UNSA et CFDT ont appelé à un rassemblement sur le centre. Il a réuni 300 personnes durant lequel une camarade d’Atalian a pris la parole : « On voit qu’on n’est pas seules. Cela fait chaud au cœur de voir que vous êtes là. Au nom de tous mes collègues, je tenais à vous remercier. » Elle et ses camarades d’Atalian ont été chaleureusement applaudies.

Dans la période actuelle, alors que l’extrême droite se renforce électoralement, il est important de réagir et de le faire vite, comme l’ont fait les femmes de ménage d’Atalian. C’est affirmer ainsi la solidarité dans la classe ouvrière contre ceux qui veulent la diviser.