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Leur société
Retailleau, Darmanin, Ménard : délires xénophobes
Dans la course à l’abjection raciste en vue de rafler des médailles électorales, la bataille fait rage entre les Retailleau, Darmanin et autres notables de droite et d’extrême droite. C’est à qui enverra des boules puantes le plus loin possible de sa fosse, qui n’a jamais si bien porté son nom.
Cette fois, le choix a porté sur la tentative de rendre illégal le mariage quand un des futurs époux est en situation irrégulière. L’épreuve a démarré avec Ménard, maire de Béziers et coutumier des provocations d’extrême droite. Alors que la seule compétence d’un maire consiste à vérifier le consentement des futurs époux, il a refusé, en toute illégalité, de célébrer un mariage, en juillet 2023, entre une Française et un Algérien dépourvu de titre de séjour. Convoqué par le tribunal correctionnel, il a refusé de reconnaître sa culpabilité et déclaré qu’il n’accepterait jamais une sanction qui irait au-delà du symbolique.
Voici un maire, donc officier de police judiciaire, qui affirme ne pas respecter la loi et conteste d’avance toute condamnation. Cela lui a valu les acclamations de ses supporters frontistes, chacun espérant bénéficier de l’aura médiatique, ne serait-ce qu’un court instant.
Ce mépris ouvert de la loi et cet appel à la désobéissance civile auraient logiquement dû faire réagir Darmanin, le ministre de la Justice, qui s’est fixé pour mission de lutter contre le « laxisme » de celle-ci. Mais lui- même a au contraire donné son absolution à Ménard en déclarant que son gouvernement était favorable, non à l’application mais à la modification de la loi.
Évidemment, Retailleau, ministre de l’Intérieur, ne pouvait laisser une boule aussi malodorante entre des mains concurrentes et s’est empressé de féliciter le Ménard hors-la- loi. Plutôt que l’État de droit, il défend surtout le droit de l’État de s’asseoir sur ses propres règles, et l’a justifié ainsi : « on sait très bien que par le mariage, on peut ensuite régulariser ». En réalité, au nom de la lutte contre les « mariages blancs », l’obsession policière et préfectorale va déjà jusqu’à inspecter la vie privée des époux quand l’un est de nationalité étrangère afin de vérifier, pour la simple délivrance d’un titre de séjour ou d’une décision de naturalisation, s’il y a vraiment « communauté de vie » depuis le mariage.
Dans la débauche xénophobe actuelle, il ne s’agit plus pour ces tristes compères de vérifier la vie commune mais de l’interdire à ceux qui ne sont pas en règle. Que ce délire aboutisse ou non à une nouvelle législation, il contribue déjà à empoisonner le quotidien, à pourrir la vie de centaines de milliers de travailleurs sans papiers et de leurs conjoints.