- Accueil
- Lutte ouvrière n°2949
- Renault-Sovab : baisse de commandes et massacre de l’emploi
Dans les entreprises
Renault-Sovab : baisse de commandes et massacre de l’emploi
Pour 2025, la direction de la Sovab à Batilly prévoit de fabriquer 113 000 Masters, soit une baisse de 11 % par rapport à l’année dernière pendant laquelle 127 000 camions avaient été fabriqués. Pas de quoi en faire un drame pour un groupe qui a fait 2,2 milliards de profits en 2023 !
Mais la Sovab y va à la hache pour tailler dans l’emploi : elle a décidé de mettre fin au contrat de pas moins de 737 intérimaires fin février, soit environ 25 % de l’effectif composé de 2 915 travailleurs dont 1 880 en CDI et 1 035 intérimaires. S’y ajoutent les emplois supprimés chez les sous-traitants. De plus, elle supprime l’équipe de nuit d’où des pertes de salaire pour les travailleurs concernés qui vont se retrouver en 2x8.
Afin de garantir les profits du groupe, Renault compte faire travailler davantage ceux qui restent pour assurer la production, surtout si les commandes repartent comme elle le prévoit elle-même. La direction se sert de ce qu’elle nomme la crise de l’industrie automobile alors que le groupe Renault a augmenté les ventes l’an dernier. Le climat de peur qu’elle fait régner dans l’usine lui sert à faire accepter que les salaires ne bougent pas, que les charges de travail soient en augmentation constante et que la précarité se généralise.
Tous les constructeurs mentent sur la concurrence chinoise : Renault par exemple est associé au groupe chinois Geely pour conquérir des marchés en Amérique du Sud, tandis que Stellantis marche avec Leapmotor, une autre entreprise chinoise. Au-delà de la concurrence entre groupes, ils sont d’accord pour exploiter les travailleurs du monde entier quel que soit le pays.
L’annonce a fait l’effet d’un coup de massue pour tous les travailleurs de la Sovab, intérimaires et CDI, même si l’inquiétude régnait du fait que les ventes du nouveau modèle de Master, sorti l’an dernier, ne décollaient pas. Le patronat alimente ce climat d’inquiétude en dénonçant les « charges », la réglementation sur l’électrique, la concurrence étrangère, etc. et en profite pour aggraver encore l’exploitation. Si aujourd’hui, Renault s’attaque aux intérimaires, tous sont dans le viseur.
Partout, les patrons de l’automobile suppriment des emplois à tour de bras. Tout près de la Sovab, l’usine de moteurs Stellantis de Trémery est ainsi passée en vingt ans de plus de 5 000 salariés à tout juste 1 000 aujourd’hui. Celle de Borny qui fabrique des boîtes de vitesse est passée de plus de 2 000 à 600. Les deux usines employent plusieurs centaines d’intérimaires, parmi lesquels l’annonce des 737 fins de contrat chez Renault s’est diffusée comme une traînée de poudre.
Les patrons du secteur s’en prennent à tous les travailleurs des groupes automobiles comme des sous-traitants. C’est tous ensemble que ceux-ci devront riposter en n’oubliant pas que la seule responsable de ces suppressions massives d’emplois est l’exploitation capitaliste. Mais à trop tirer sur la corde...