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RATP bus : comment la direction licencie
La direction de la RATP lance plusieurs procédures de licenciements visant des conducteurs de bus qui ont été mis en inaptitude définitive à la conduite par décision de la médecine du travail. Au dépôt de Montrouge, près de Paris, un appel à la grève était lancé pour vendredi 21 juin.
Il est facile de se retrouver en inaptitude après des années de travail car les problèmes de dos, d’épaules, les conséquences psychologiques des agressions, s’ajoutent aux problèmes de santé.
La médecine du travail estime alors impossible de conduire un bus en sécurité, par exemple après un traitement médicamenteux comportant des effets secondaires. L’obligation de reclasser le salarié dans un autre poste est régulièrement contournée par la direction, qui prétend ne pas en avoir de vacant correspondant à son état de santé. Elle le licencie alors en invoquant cette impossibilité de reclassement.
Un des conducteurs de Montrouge, qui a 22 ans de conduite, s’est vu proposer un reclassement qu’il a accepté au métro, en station. Mais la direction lui a imposé de passer un test de recrutement comme s’il s’agissait d’une embauche extérieure et a invoqué son échec à ce test comme motif de licenciement. Le test consistait en une analyse d’un texte, pour laquelle la note du machiniste a été de 14, au lieu des 15 requis par la direction.
La direction se justifie aussi en citant le cas d’un poste de magasinier qui a été refusé non par le salarié mais par le recruteur du secteur. En fait, elle mélange les CV des inaptes aux demandes de mobilité interne afin que le recruteur ait à choisir parmi des dizaines de CV et de pouvoir ensuite prétexter l’impossibilité de reclassement pour licencier le salarié. Elle diminue même le délai de reclassement au minimum légal d’un mois, puis la porte, ensuite elle propage des rumeurs disant que les travailleurs en inaptitude n’auraient pas tout fait pour trouver un reclassement.
Le vrai souci de la direction est de se débarrasser des travailleurs usés et malades, et de les renvoyer au chômage. C’est révoltant !