Protectionnisme et inflation font bon ménage19/11/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/11/une_2990-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Protectionnisme et inflation font bon ménage

La Maison Blanche a annoncé qu’elle voulait baisser les droits de douane frappant certaines denrées alimentaires, après les avoir augmentés quelques jours auparavant.

En augmentant les droits de douane, Trump prétendait qu’il voulait protéger les emplois des travailleurs américains et favoriser le développement des industries sur le territoire des États-Unis, ce qu’il a résumé par son slogan « Rendre sa grandeur à l’Amérique », MAGA selon l’acronyme anglais. Mais cette politique protectionniste a eu pour effet de relancer l’inflation. Sur un an, le prix des bananes a augmenté de 6,9 %, celui du bœuf de 14,7 % et celui du café de 18,9 %. Les salaires n’augmentent certainement pas à ce rythme.

Ces augmentations frappent de plein fouet les 42 millions de personnes, dont bon nombre travaillent, qui survivent avec des bons alimentaires. De plus, le mois et demi de blocage budgétaire a entravé le versement de cette aide alimentaire fédérale. Dans des comtés où la population pauvre est concentrée, on peut voir s’allonger des files d’attente de familles dans le besoin là où les autorités locales organisent la distribution de nourriture. C’est cela « l’âge d’or de l’Amérique » dont se vante le président.

Tout comme Biden avant lui, Trump oscille entre le déni de la réalité de l’augmentation des prix et l’annonce de mesures censées l’atténuer. Récemment, il s’est vanté d’avoir « normalisé » l’inflation et que « les prix baissent », contre toute évidence.

En même temps, il promet des aides pour compenser la hausse des prix, comme un chèque de 2 000 dollars à chaque Américain, à part les plus riches, financé par l’argent des droits de douane. Autrement dit, les familles populaires se paieraient elles-mêmes ce chèque en faisant leurs courses puisque le prix des marchandises inclut les droits de douane.

Le protectionnisme et les tarifs douaniers ne protègent en rien les travailleurs, qui s’appauvrissent mois après mois avec des salaires de plus en plus insuffisants face aux prix en hausse.

Dans un pays où le prix du hamburger est un symbole, Trump a ordonné à son ministère de la Justice d’enquêter sur une entente entre les grandes entreprises de l’agro-alimentaire pour pousser le prix du bœuf à la hausse. Ces capitalistes n’ont rien à craindre d’une posture destinée à berner un électorat populaire républicain qui commence à douter des bienfaits de la politique économique du président. Le ministre de l’Économie de Trump se livre à une démagogie xénophobe, à la fois classique et grotesque, en prétendant que les migrants qui passent clandestinement la frontière font entrer aux États-Unis des vaches malades qui infectent les troupeaux américains ; ce qui ferait augmenter le prix du bœuf !

Étant tout à fait impuissants face aux maîtres de l’économie et des prix que sont les capitalistes, et ne voulant en rien les contraindre, les dirigeants américains ne peuvent qu’observer avec inquiétudela hausse de l’inflation et la baisse de leur popularité. Leurs gesticulations n’y changent rien.

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