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- Lutte ouvrière n°2909
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Pouyanné au Sénat : c’est moi qui commande !
Lundi 29 avril le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, était auditionné par une commission du Sénat. Celui-ci dit vouloir évaluer les moyens de l’État pour « assurer la prise en compte et le respect par Total des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France ».
L’État français, ses présidents et gouvernements successifs se sont targués d’agir pour le climat, et particulièrement de limiter l’utilisation de combustibles fossiles. TotalEnergies, entreprise française et l’un des premiers pétroliers au monde, respecte-t-elle cet engagement ? La réponse de Pouyanné est clairement : non.
Total augmente sa production, fore de nouveaux puits en expulsant des populations en Ouganda, au milieu des habitations aux États-Unis, au risque de détruire la faune et la flore partout, sans aucun souci du réchauffement climatique. Son président affirme suivre la demande croissante en énergies fossiles et se préparer à consacrer, un jour, les bénéfices d’aujourd’hui aux énergies renouvelables de demain. En attendant, le bénéfice record de 2023, plus de vingt milliards d’euros, et les presque six milliards de bénéfice pour le premier trimestre 2024 seront en grande partie versés aux actionnaires.
Patrick Pouyanné s’est à peine donné le mal de répondre sur la conformité de son activité avec la politique étrangère de la France et sa prétendue défense de la démocratie, tant la question est ridicule. Total, sur toute la planète, prospère à l’ombre des dictatures, s’en accommode, les renforce voire les suscite. Il le fait évidemment en symbiose complète avec la diplomatie française ; toute l’histoire du Gabon, entre autres, le démontre. Les déclamations démocratiques faites à Paris ou à la tribune de l’ONU sont une chose, les affaires de Total une autre, combien plus importante.
Pouyanné, au nom des intérêts de ses donneurs d’ordres, a donc envoyé aux pelotes les prétentions de quelques sénateurs, réduisant leur commission à une pantalonnade. Le ministre de l’Économie a déclaré, sans rire : « Total est un atout pour la transition écologique. » On a beau savoir que Total ne rend de comptes qu’à ses actionnaires et est prêt à détruire la planète pour accumuler du profit, la suffisance de son dirigeant et la servilité du personnel politique à son égard tiennent du record.