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La Poste – Paris : licenciements scandaleux
Jeudi 29 août, deux salariés assurant, en tant que postiers, le portage des repas à domicile ont été licenciés sans indemnité. En réalité, ces licenciements sont sans motifs réels.
Ces postiers assurent depuis des années la livraison des repas aux personnes âgées, l’un au centre de La Chapelle, l’autre au Centre de Paris Brune. Ce sont deux anciens livreurs de Saveurs et Vie dont La Poste a repris l’activité. Tous leurs collègues du service sont choqués, car la faute reprochée, livraison de sacs de repas sur le pas-de-porte des usagers, est une pratique courante et la plupart du temps faite à la demande de ceux-ci.
La Poste, comme auparavant leur ancien employeur Saveurs et Vie, avait intégré cette pratique qui lui convenait à cause du nombre de livraisons (jusqu’à plus de 50) à effectuer chaque jour, auprès de personnes dont certaines sont extrêmement fragiles, voire en détresse. Mais cela faisait partie des directives non écrites. Si cette pratique n’existait pas, bon nombre de ces usagers resteraient sans repas.
La direction connaît tellement la situation qu’elle laisse partir des agents en tournée dès 6 h 30, alors que la première livraison ne doit en théorie pas s’effectuer avant 8 h 30.
Plus grave encore, la direction qui se scandalise du non-respect du « process de la chaîne du froid » est la première à ne pas le respecter : thermomètres défectueux, voire inexistants, à bord des véhicules alors que la température des sacs de repas doit être mesurée par l’agent trois fois au cours de sa tournée ; véhicule frigorifique défectueux chargé de quelques pains de glace ; pressions pour qu’un deuxième passage soit effectué le jour même en cas d’absence, alors que la procédure l’interdit et que le produit non livré doit être ramené en chambre froide.Et enfin, les sacs isothermes peuvent être réutilisés le lendemain avec de nouveaux repas sans être nettoyés. En fait, ce sont tous ces dysfonctionnements, effectués sous l’autorité de la direction de La Poste, qui font courir un risque à des personnes fragiles et constituent une mise en danger de la vie d’autrui.
Au moment même où la direction engage ces procédures de licenciement, elle annonce aux salariés qui effectuent cette tâche difficile à Paris - plusieurs dizaines au total - qu’elle va y ajouter le relevage des batteries de vélos en libre-service. La tentative d’une démonstration de force est sans doute la seule raison de ces licenciements qui visent à imposer une tâche supplémentaire au détriment de tous.
En 2020, quand La Poste a repris cette activité, la loi l’obligeait à reprendre le personnel avec des contrats de postiers. Mais, dès leur arrivée, elle a refusé de les considérer comme des postiers à part entière. Ainsi, alors que tout postier, selon la convention commune, est embauché avec un horaire de 35 heures, il a fallu que ces salariés se battent pour obliger la direction à se conformer à ses obligations et mette fin à des contrats illégaux de temps partiels imposés. Plus de deux ans après, deux agents attendent toujours.
Voilà pourquoi les postiers disent non aux licenciements et affirment la solidarité entre tous face à la direction !