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Dans les entreprises
Les politiciens parlent, le patron décide
Depuis la pandémie de Covid, Macron et son gouvernement de l’époque avaient multiplié les déclarations sur la nécessaire relocalisation des secteurs stratégiques pour la nation, en particulier dans le domaine sanitaire.
La pénurie de médicaments couramment prescrits et consommés, comme le Doliprane, avait donné lieu à des avalanches de déclarations sur la « réindustrialisation volontariste ». Les industriels du secteur pharmaceutique, comme les autres, s’étaient alors empressés de dire que pour envisager des relocalisations il fallait d’abord que l’État mette la main à la poche pour les y aider.
En annonçant la vente d’Opella, Sanofi s’est assis tranquillement sur les discours creux à propos de la réindustrialisation des secteurs stratégiques. Les tout nouveaux ministres de l’Industrie et de l’Économie, Marc Ferracci et Antoine Armand, ont en conséquence dû user beaucoup de salive ! Ferracci a affirmé qu’il exigera « des engagements solides et écrits » du fonds de pension américain pour maintenir la production en France, tandis qu’Armand doublait la mise en promettant des sanctions si les engagements n’étaient pas tenus. Pas de quoi faire trembler les actionnaires chez Sanofi ou ailleurs ! Eux savent faire la différence entre les discours politiques et la situation réelle qui fait de chaque gouvernement un serviteur fidèle de leurs intérêts.
Dans la période récente de sortie de la pandémie, le précédent gouvernement Macron avait distribué les milliards du plan de relance aux grandes entreprises des « secteurs stratégiques » sur la simple promesse qu’elles étudieraient la possibilité de relocaliser certaines productions… Sanofi donne aujourd’hui sa réponse et le gouvernement l’enregistre, tant il est vrai que la « souveraineté industrielle nationale » est en réalité la souveraineté des intérêts du capital.