De 8 % en 2015, la pauvreté touche aujourd’hui 11 % des retraités, et même 18 % pour ceux qui vivent seuls.

Le gouvernement avait tenté de faire passer la dernière réforme des retraites en promettant d’augmenter les petites pensions. Au 1^er octobre, celles-ci devraient donc royalement être revalorisées de 50,94 euros en moyenne, à condition d’avoir cotisé une carrière complète au smic. Cette mesure concernerait 850 000 travailleurs, dont les pensions atteindraient ainsi péniblement 1 200 euros brut, c’est-à-dire encore moins que le seuil de pauvreté. Mais une quelconque revalorisation n’a de sens que si les pensions suivent la hausse des prix. Avec l’inflation galopante de ces dernières années, de nombreux retraités ont vu leur pouvoir d’achat diminuer. Sans surprise, les femmes sont les premières concernées par cette pauvreté grandissante : avec des carrières hachées, des salaires plus faibles que ceux des hommes, elles deviennent des retraitées pauvres.

Le rapport de l’association souligne que 69 % des personnes interrogées ont déclaré avoir connu au moins une privation au cours de l’année écoulée : chauffage, nourriture, santé… Alors que le gouvernement et le patronat continuent à affirmer que les retraités coûtent cher à la société, qu’ils vivraient au-dessus de leurs moyens, on voit ce qu’il en est. Même pour ceux qui ont pu travailler toute leur vie, la retraite est loin d’être un long fleuve tranquille.

Se reposer après une vie d’exploitation, pouvoir vivre dignement sans se priver de choses essentielles devrait pourtant être la moindre des choses au 21^e siècle.