Pénurie de médicaments : un système à soigner07/08/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2923-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Pénurie de médicaments : un système à soigner

L’Agence nationale de sécurité du médicament a sorti un plan pour lutter contre les pénuries de médicaments. Il faut dire que la situation s’aggrave de mois en mois, alors qu’il faudrait pouvoir anticiper les épidémies hivernales et constituer des stocks.

Les signalements de rupture de stock ou de risques de rupture ont augmenté de plus de 30 % en un an, soit 5 000 pour la seule année 2023. Ces pénuries concernent notamment l’amoxicilline, un antibiotique souvent destiné aux enfants et que les parents cherchent parfois désespérément des kilomètres à la ronde.

Jusque-là, lorsqu’une pharmacie se trouvait en situation de rupture pour un médicament, elle pouvait le commander directement aux laboratoires pharmaceutiques. Dorénavant, elles ne pourront plus le faire, et devront obligatoirement passer par des grossistes répartiteurs. Avec ce nouveau plan, il s’agirait, dit l’Agence du médicament, de « répartir équitablement » les traitements, c’est-à-dire d’éviter que certaines pharmacies ne fassent des stocks aux dépens des autres. En fait, ce nouveau système de répartition est déjà mis en place pour le Doliprane, et il serait donc question de l’étendre aux antibiotiques contre la coqueluche, en pleine recrudescence, ainsi qu’à la Ventoline, pour traiter l’asthme.

Mais il n’est bien sûr jamais question de traiter le problème à la racine, en obligeant les trusts pharmaceutiques à produire selon les besoins de la population. Répartir équitablement la misère, voilà tout ce qu’ils ont à proposer.

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