Parlement : leur règle du jeu30/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2935-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Parlement : leur règle du jeu

« Jeu parlementaire », rarement cette expression journalistique n’aura aussi bien décrit la situation des députés discutant le projet de budget du Premier ministre Barnier.

En effet, le gouvernement ne dispose d’aucune majorité pour faire voter ses textes et empêcher les oppositions de faire passer certains amendements. Il a même été incapable de faire se tenir le débat dans les délais règlementaires. Mais qu’importe, le budget sera rétabli suivant la volonté de Barnier en passant devant les sénateurs, dont la majorité penche très fortement à droite. Et, en dernier recours, Barnier se passera de l’avis des députés et de leurs amendements en utilisant l’article 49-3, désormais célèbre, qui permettra que le budget, tel qu’il a été proposé par le gouvernement, soit adopté sans vote.

Inévitablement la gauche proposera une motion de censure, mais Macron et Barnier s’en sont très probablement assurés, le centre, la droite et le RN ne la voteront pas. Le budget, et toutes les attaques contre les travailleurs qu’il recèle, deviendra alors la loi et les discours parlementaires se ramasseront à la pelle, comme les feuilles mortes.

Pourtant, malgré la vacuité du jeu et le fait que chacun connaît la fin du film, les députés respectent certaines règles. Même les propositions de la gauche considérée comme la plus radicale respectent le pouvoir du grand capital. Il n’est pas question de contrôle des comptes des grandes entreprises et des grandes fortunes, de saisir des bénéfices de guerre ou de crise, d’interdire de licencier, ou d’obliger à investir dans les activités utiles à la population

En fait, les règles de ce jeu parlementaire sont bien de maintenir l’affrontement politique dans les limites de ce que le grand patronat tolère. Ce sont ces règles que les travailleurs devront bousculer par leur action, bien au-delà des murs du Parlement.

Partager