Paris : lycéens expulsés de leur logement29/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2948-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Paris : lycéens expulsés de leur logement

Cent huit lycéens de nationalité étrangère, jusqu’ici hébergés dans des logements individuels dans Paris, ont appris en décembre que la préfecture refusait de reconduire le dispositif d’hébergement qu’elle finance depuis 2015 avec le rectorat et la Mairie de Paris.

Les associations qui les accompagnent espéraient au moins qu’ils conserveraient leur logement jusqu’à la fin de l’année scolaire. Mais la prise en charge a été interrompue brutalement le 27 janvier. Les jeunes ont appris, souvent par SMS, qu’ils devaient quitter leur logement avant le 11 février.

On leur propose des centres d’hébergement d’urgence pour adultes en grande précarité, des dortoirs, sans lieu pour travailler ou réviser, situés en région parisienne pour ceux qui passent un diplôme en fin d’année. Les autres sont carrément envoyés en province, dans des « sas » temporaires. Cela signifie l’impossibilité, en cours d’année, de poursuivre leurs études et, faute de carte d’étudiant, le risque de l’expulsion.

Il s’agit bien de briser l’avenir de jeunes qui se battent pour passer des diplômes, tout en travaillant le soir et le week-end. La préfecture, fidèle aux consignes de Retailleau, assume froidement dans un mail : « Aucune information ni garantie n’est fournie quant à la possibilité pour eux de continuer leur parcours, notamment pour ceux inscrits dans des filières spécifiques, comme les formations aux métiers de l’industrie. » Mais la mairie de Paris est complice. Ainsi, à la demande des jeunes et de leurs enseignants d’au moins réquisitionner les lycées Brassens et Armand-Carrel, fermés depuis 2023, afin d’assurer leur hébergement, le maire socialiste de l’arrondissement, François Dagnaud, a osé déclarer  : « Le 19e ne peut pas héberger toute la misère du monde. »

Trois cents autres jeunes appartenant à un collectif de mineurs non accompagnés occupent depuis le mois de décembre le théâtre de la Gaîté lyrique pour réclamer un hébergement, alors que l’État et la mairie de Paris se renvoient là aussi la balle. Ces mineurs ont traversé courageusement nombre de dangers pour arriver dans cette « ville lumière ».

Ils continuent leur lutte et des rassemblements de soutien étaient organisés mardi 28 et mercredi 29 janvier.

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