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Leur société
Nouvelle-Calédonie : explosion de colère contre le mépris colonial
Le 14 mai, à l’Assemblée nationale à Paris, à 17 000 km de Nouméa, les députés discutaient le projet d’élargir le corps électoral de la Nouvelle-Calédonie.
Le projet, déjà adopté par le Sénat, permettrait aux partis non- indépendantistes de l’archipel de gagner des milliers de voix et d’assurer leur domination sur les institutions locales.
Dès la veille, lundi 13 mai, des milliers de manifestants s’étaient rassemblés à l’appel des partis indépendantistes pour protester contre cette politique qui rend les Kanaks toujours et encore minoritaires dans leur propre pays.
Dans la soirée, plusieurs centaines de jeunes se sont affrontés avec la police et ont mis le feu à des bâtiments et des voitures. Les émeutes ont continué et ont fait quatre morts et des centaines de blessés.
Garant des positions de l’impérialisme français dans le Pacifique comme des intérêts des capitalistes qui ont investi là-bas, notamment dans le nickel, Darmanin a aussitôt décidé d’envoyer en urgence 400 militaires et policiers. Macron a décrété l’état d’urgence dans l’archipel.
L’impérialisme français a colonisé la Nouvelle-Calédonie il y a 170 ans. Il a d’abord massacré les Kanaks puis les a maintenus minoritaires avec une politique de peuplement soigneusement élaborée. Aujourd’hui, les Kanaks sont toujours plus pauvres, plus au chômage, plus mal logés que les descendants des colons, les Caldoches. Mais le gouvernement voudrait qu’ils acceptent en plus d’être méprisés. Pour une partie d’entre eux, la coupe est pleine !