Au nom de la lutte contre le chômage : le retour du travail gratuit01/01/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/01/P10-3_Ch%C3%B4meurs_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C6%2C450%2C260_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Au nom de la lutte contre le chômage : le retour du travail gratuit

Illustration - le retour du travail gratuit

Dans le département du Pas-de-Calais, les travailleurs au RSA se voient proposer des contrats d’accueil de 20 heures par semaine au maximum, et d’une durée de trois mois renouvelables, payés 3 euros de l’heure.

La somme gagnée est appelée « pécule », sur le site de l’association Mahra-le-Toit qui organise « ces ateliers de remobilisation », et est cumulable avec le RSA. Pour ne pas être accusé de vivre aux crochets de la société, ces salariés se retrouvent à travailler quasi gratuitement. Devront-ils bientôt justifier de ces missions pour percevoir uniquement le RSA ? Concrètement, des travailleurs de Saint-Omer, par exemple, effectuent du conditionnement ou d’autres tâches pour le compte de groupes comme Auchan ou la verrerie Arc. En cas de refus ou d’absence, ils risquent de se retrouver sans aucune ressource.

Sous prétexte de lutter pour que les travailleurs ayant épuisé leurs droits au chômage retrouvent un emploi, des patrons remplacent des employés qui ont un salaire par d’autres qui sont payés à 30 % du smic ou dont ils ne payent qu’une petite partie du salaire.

Au nom de la réinsertion, les allocataires du RSA étaient souvent obligés de faire des stages gratuits pour un patron ou d’effectuer des travaux pour les collectivités, il devient désormais possible d’en faire la variable d’ajustement de grands groupes industriels ou commerciaux qui au même moment sont parfois en train de supprimer des postes ou licencier. Voilà où mène la mise en concurrence des travailleurs au profit du patronat.

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