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Dans le monde
Nigeria : manifestations contre la flambée des prix
Depuis début août, des milliers de Nigérians manifestent contre la vie chère. Le mouvement a été appelé sur les réseaux sociaux et, selon Amnesty International, la police a tué treize manifestants et arrêté près de 700 personnes. Le président Bola Tinubu a appelé le 4 août au « dialogue social ».
Lors de son discours d’investiture en mai 2023, Tinubu avait annoncé la suppression des subventions à l’achat de carburant. Le prix de l’essence à la pompe a depuis triplé et la hausse frôle aujourd’hui les 40 % pour les prix des denrées alimentaires. La monnaie locale, le naira, a également beaucoup chuté. Selon un rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, sur une population de plus de 220 millions d’habitants, 161 millions de Nigérians sont en situation d’insécurité alimentaire tandis que 39,4 millions sont sous-alimentés.
Avec la flambée des prix alimentaires, de nombreux Nigérians ne peuvent plus s’acheter de la viande, des œufs, du lait ou des pommes de terre. Aux cris de « On a faim », les manifestants revendiquent le retour des subventions, la fin de la misère et de la corruption.
L’or noir du Nigeria, qui est le deuxième plus gros producteur de pétrole du continent, est raffiné en Europe puis réimporté. La population est soumise aux intérêts des multinationales britanniques telles que Shell et Petrolin, et à ceux de la bourgeoisie locale. Ancienne colonie du Royaume-Uni jusqu’en 1960, le Nigeria reste encore sous la coupe de l’impérialisme britannique… et sa population en fait les frais.