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Leur société
Naufrage de migrants : les principaux coupables ne sont pas dans lebox
Mardi 4 novembre a débuté le procès de dix hommes accusés de faire partie d’un réseau de passeurs mis en cause dans le naufrage d’un zodiac qui avait fait sept morts en août 2023.
S’il a été l’un des plus meurtriers, ce naufrage et ces morts ne sont pas exceptionnels. Depuis 2018, les tentatives de traversée de la Manche se sont multipliées. Les victimes s’additionnent au gré des naufrages, dont le dernier en date, au large de Sangatte le 10 septembre, a fait trois morts.
Derrière ces morts terribles se trouvent des organisations mafieuses, qui font payer très cher une petite place à bord de rafiots, dont les moteurs fatigués tombent en panne ou dont les boudins gonflables se déchirent en pleine mer. C’est ce qui s’est produit pour le zodiac surchargé qui transportait 65 personnes en août 2023.
Ces filières criminelles doivent leur succès à la politique anti- migrants des pays de l’Union européenne. Elles prospèrent du fait de la fermeture des frontières, de l’impossibilité de passer par des voies légales pour fuir la misère, la guerre ou les persécutions. L’un des accusés de ce procès est d’ailleurs lui-même un migrant soudanais qui fuyait la guerre dans son pays : il est considéré comme « passeur » car il aurait tenu la barre du zodiac. Comme si, une fois entassés sur les canots, les migrants devaient s’interdire de tenter de diriger le bateau ou de le faire avancer !
Les principaux meurtriers, qui transforment la planète en une succession de pièges mortels pour les réfugiés, ne sont pas dans le box des accusés. Ce sont même leurs tribunaux qui jugent et condamnent ces réfugiés que leurs lois définissent illégaux et obligent à risquer leur vie.