Naturalisations : un examen pour exclure22/10/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/10/une_2986-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Naturalisations : un examen pour exclure

Le 10 octobre, juste avant de rendre son tablier et cherchant à faire un dernier geste en direction de l’extrême droite, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur démissionnaire, a publié une circulaire aggravant les conditions de naturalisation et d’obtention de la carte de séjour de dix ans.

Retailleau se vantait d’avoir réduit le nombre de naturalisations de 28 % entre octobre 2024 et août 2025, simplement en envoyant des consignes plus restrictives aux préfets. Mais cela ne lui a pas suffi : sa nouvelle circulaire instaure un QCM (questionnaire à choix multiples) où le candidat doit avoir au minimum 80 % de bonnes réponses. Les questions portent aussi bien sur les modalités des scrutins en France que sur la gastronomie ou le nom des fleuves. Ceux qui voudront avoir la nationalité française ou une carte de dix ans devront savoir ce qu’est la charte de l’environnement ou qui était Édith Cresson !

À ce parcours du combattant s’ajoute une disposition de la loi immigration qui entrera en vigueur en janvier 2026, instaurant la nécessité d’avoir en français le niveau B2, un niveau recommandé pour les professions intellectuelles.

Ces deux dispositifs vont exclure de nombreux travailleurs immigrés, qui n’auront pas le temps de se former et seront déboutés de leur demande de naturalisation.

Pire, certains d’entre eux ne pourront même pas avoir la carte de dix ans ou ne pourront pas la renouveler.

Ces déboutés auront appris une leçon qui ne fait pas partie des cours sur les institutions de la République : « Liberté, égalité, fraternité », ce n’est que du vent.

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