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Leur société
La mystification du front républicain
Sous le prétexte d’un « front républicain », 130 candidats du Nouveau Front populaire (NFP), mais seulement 81 de la coalition présidentielle « Ensemble », se sont désistés au second tour pour laisser la place à un autre candidat arrivé deuxième face au RN.
Ces arrangements politiciens ont certainement contribué à l’élection de députés de gauche, dont en priorité des députés du PS, plus que de LFI, mais ils ont surtout offert un sauvetage inespéré à des députés macronistes et des Républicains.
Ainsi Élisabeth Borne a été élue grâce au désistement d’un candidat de LFI qui a bien été obligé d’oublier la réforme des retraites et les multiples 49.3 de l’ancienne Première ministre. Gérald Darmanin, le principal artisan de la loi immigration directement inspirée du programme du RN, a aussi profité du désistement de la candidate LFI pour être réélu.
En revanche, dans le Val-de-Marne, la députée LFI, Rachel Keke a été battue d’à peine 600 voix par le candidat LR qui s’est maintenu bien entendu et a obtenu 6 000 voix supplémentaires au second tour, venant forcément de l’extrême droite. Comme quoi pour ces politiciens, qui ne jurent que par le « front républicain », celui-ci est à géométrie variable en fonction de leurs aspirations et de leurs haines sociales. Et ces gens-là ont une conscience de classe suffisamment développée pour ne pas laisser gagner une ex-femme de ménage !
Le Nouveau Front populaire a aussi ramené dans ses bagages François Hollande, l’artisan quand il était président de la loi travail et du passage à 43 annuités pour toucher une retraite complète.
Au-delà des calculs électoraux, le pire du prétendu « front républicain » est la confusion et l’illusion électoraliste qu’il propage. Vouloir faire croire qu’il existe des points communs, voire des « valeurs communes », entre les travailleurs et leurs ennemis politiques tant qu’ils affirment faire partie du même « arc républicain » est un sacré mensonge. Le Ciotti républicain était le même que le Ciotti qui vient de se faire l’allié de Le Pen. Seule sa vision du chemin vers la mangeoire a changé, et bien sûr pas ses convictions !
Pour les travailleurs, rien ne peut justifier de donner sa voix à un politicien antiouvrier prêt à s’en prendre aux conditions de travail et de vie des catégories populaires.