Moyen-Orient : Trump et Netanyahou en guerre contre les peuples26/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2952-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Moyen-Orient : Trump et Netanyahou en guerre contre les peuples

Après la libération de six otages israéliens samedi 22 février, Netanyahou a suspendu celle des 620 prisonniers palestiniens prévue dans l’accord de trêve, exigeant, pour justifier sa décision, « que la libération des prochains otages soit assurée sans cérémonies humiliantes ».

Depuis l’entrée en vigueur le 19 janvier du cessez-le-feu à Gaza, le Hamas organise en effet une mise en scène à l’occasion de la libération des otages israéliens, ceux-ci étant exhibés sur une estrade au milieu d’hommes en armes et de la foule, un « certificat de libération » à la main. Le Hamas cherche à démontrer ainsi que, loin d’avoir été « éradiqué », il reste une force militaire avec laquelle il faut compter.

Sous la pression de l’extrême droite, qui lui reproche d’avoir accepté de négocier avec le Hamas, Netanyahou a donc saisi ce prétexte pour afficher sa fermeté. « Nous sommes prêts à reprendre des combats intenses à tout moment, nos plans opérationnels sont prêts », a-t-il menacé.

Le gouvernement israélien a encore intensifié les opérations militaires depuis le 21 janvier en Cisjordanie. Selon l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, plus de 40 000 Palestiniens ont été expulsés de trois camps de réfugiés à Jénine, Tulkarem et Nour Shams, situés dans le nord du territoire, avec interdiction de rentrer chez eux. Des chars sont entrés dans Jénine où plus de deux cents habitations ont été détruites. Le ministre de la Défense israélien a annoncé avoir « donné pour instruction [aux soldats] de se préparer à un séjour prolongé dans les camps qui ont été évacués, pour l’année à venir, et de ne pas permettre le retour de leurs habitants ». Un tel déploiement de l’armée israélienne ne s’était pas produit depuis la seconde Intifada, au début des années 2000. Selon l’ONU, au moins 51 Palestiniens, dont 7 enfants, auraient été tués, venant s’ajouter aux 900 autres ayant trouvé la mort en Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023.

Netanyahou affiche d’autant plus ouvertement sa volonté d’annexer de nouveaux territoires palestiniens qu’il sait pouvoir compter sur un total soutien des États-Unis. Après que la livraison de bombes lourdes à Israël a été à nouveau autorisée, Trump a annulé, le 24 février, le National Security Memorandum-20 (NSM-20), censé exiger des assurances écrites que l’utilisation des armes américaines soit conforme au droit américain et international.

Fort de cet appui, le gouvernement israélien multiplie les provocations vis-à-vis de ses voisins. Revenant sur l’accord conclu en novembre pour mettre fin à la guerre au Liban, l’armée israélienne a annoncé qu’elle maintiendrait sa présence dans au moins cinq localités du sud du pays, refusant de s’engager sur une date d’évacuation. Enfin, Netanyahou vient d’ajouter un nouvel objectif à son plan de guerre régionale en exigeant la « démilitarisation totale du sud de la Syrie ». En fait de « démilitarisation », cela signifie que les troupes israéliennes déployées en décembre en territoire syrien vont certainement y rester.

Trump s’est présenté comme celui qui allait mettre fin à la guerre au Moyen-Orient. Mais, en soutenant Netanyahou, ses aventures militaires et sa politique d’oppression des Palestiniens, en affirmant même qu’il faut expulser ceux-ci de Gaza, le dirigeant de la première puissance impérialiste prépare au contraire une nouvelle aggravation des conflits qui ensanglantent cette région depuis des décennies.

Partager