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Moyen-Orient : l’incendiaire Netanyahou
Dimanche 25 août, le Hezbollah libanais a revendiqué l’envoi de centaines de roquettes sur le territoire d’Israël, riposte tardive et en réalité très mesurée, à l’assassinat d’un haut chef de sa branche militaire tué par une frappe israélienne sur Beyrouth le 30 juillet dernier. À quoi Israël a répliqué par le bombardement immédiat de centaines de sites prétendus militaires du Hezbollah au Liban.
Depuis le 8 octobre, l’État d’Israël ne mène pas seulement une guerre contre le peuple palestinien et le Hamas, mais il cherche aussi à régler ses comptes avec l’Iran, les Houthis yéménites et le Hezbollah libanais.
Si la presse parle cyniquement de frappes préventives et d’assassinats ciblés pour qualifier les actions militaires israéliennes dans ce pays, la réalité est tout autre. La population du Liban paye un prix bien réel avec des dizaines de morts et des destructions qui s’ajoutent à la misère catastrophique dans laquelle est plongé le pays. Et, le 25 août, la population du Sud- Liban a donc de nouveau subi la terreur de bombardements israéliens massifs.
En réponse, après s’être vanté de tirs réussis sur le sud de Tel Aviv, Nasrallah, le chef du Hezbollah, a déclaré à l’attention de la population libanaise : « Rentrez chez vous ! » Manière de dire que, pour lui, vengeance avait été faite. Et comme l’État d’Israël a, de son côté, minimisé l’impact de ces tirs, Nasrallah s’est senti obligé d’ajouter : « Benjamin Netanyahou ment... mais ce n’est pas grave, si cela lui permet de commettre moins de folies. »
Depuis onze mois, la préoccupation du Hezbollah semble être de chercher une réponse à l’assassinat de ses dirigeants, une réponse capable de satisfaire sa base par une démonstration de force tout en évitant l’escalade militaire qu’il ne veut pas. C’est une préoccupation du même ordre qui avait amené l’Iran à procéder à une série de tirs directs sur Israël, mais en prévenant à l’avance et en s’assurant qu’ils feraient le moins de dégâts possible. Car l’Iran comme le Hezbollah savent à quel point l’État israélien a le soutien des États-Unis, malgré certaines déclarations hypocrites de leurs dirigeants. En juillet, tout en se disant « préoccupé des bombardements israéliens sur Beyrouth » et tout en disant craindre l’escalade guerrière, l’impérialisme américain dépêchait dans la région trois bâtiments de combat et les Britanniques deux navires de guerre.
De son côté, s’il a fait taire les ministres les plus fanatiques, partisans de la guerre à outrance, Netanyahou n’est sans doute pas mécontent d’un nouveau prétexte pour repousser aux calendes grecques les négociations de trêve avec le Hamas. Il n’a cessé de répéter, menaçant le Liban, l’Iran, le Yémen et le Hamas, qu’Israël n’avait pas l’intention d’en rester là. Et l’incendiaire peut compter sur les puissances impérialistes pour continuer de couvrir ses destructions, ses exactions et ses provocations.