- Accueil
- Lutte ouvrière n°2944
- Morts en mer : les responsabilités des gouvernants
Leur société
Morts en mer : les responsabilités des gouvernants
Quatre-vingts personnes qui tentaient de rejoindre l’Espagne depuis le Maroc ont fait naufrage le 19 décembre. Il n’y a eu que onze survivants. Ces faits ont été communiqués par le gouvernement malien, car un nombre important des personnes noyées venaient du Mali.
L’impérialisme français, qui a largement alimenté le chaos dans lequel a sombré ce pays, porte une responsabilité écrasante dans ces drames. Les troupes françaises avaient été envoyées au Mali sous la présidence de Hollande, sous le prétexte de combattre les groupes djihadistes. L’opération militaire Barkhane, qui dura de 2014 à 2022, loin d’améliorer les choses pour la population, perpétua le sous- développement et le désespoir, et devint une cause majeure d’aggravation de la violence. Les groupes djihadistes essaimèrent, alimentés entre autres par la haine contre les soldats français. Le résultat catastrophique est que depuis 2013, plus de 3 millions d’habitants du Sahel ont dû fuir leurs habitations, selon le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU, dont une partie a cherché à rejoindre l’Europe.
L’ONG espagnole Caminando Fronteras a comptabilisé les décès survenus dans l’année 2024 sur les routes migratoires vers l’Espagne. Ceux-ci s’élèvent à plus de 10 400, un nombre supérieur de 58 % à celui enregistré l’an dernier. L’accélération des drames en mer, en particulier, ne résulte pas de la politique de la seule Espagne, mais de la chasse aux migrants menée par l’Union européenne, dont la France est largement décisionnaire.
L’impérialisme français est ainsi à la fois au point de départ et à l’arrivée des routes de l’exil et de leurs tragédies.