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Dans le monde
Une mission au chevet de la bourgeoisie
Ce sont les classes populaires qui payent le plus lourd tribut à la montée en puissance des gangs. Ce sont elles qui subissent l’essentiel des massacres, des crimes crapuleux, des viols, des guerres des gangs, des blocages des routes nationales, des conquêtes de territoires par les gangs, des incendies des maisons dans les quartiers populaires, de la flambée des prix des produits de première nécessité, des incendies des hôpitaux privés et publics, de la destruction des marchés publics, etc. Mais les classes riches en pâtissent aussi.
Mardi 4 juin 2024, la tentative de détournement de deux gros camions-citernes qui transportaient de l’essence a tourné à la catastrophe. Ayant raté leur coup, les bandits n’ont pas hésité à tirer sur l’un des camions, qui a pris feu au milieu d’un marché bondé.
Une semaine avant, un couple d’une riche famille américaine a été assassiné dans un faubourg de la capitale. Leurs dépouilles ont été exfiltrées au terme d’âpres négociations avec un chef de gang dont la tête est mise à prix par le gouvernement américain depuis plus de deux ans.
À l’annonce du déploiement des soldats étrangers, les gangs ont détruit plusieurs commissariats de police à l’aide de pelleteuses, pendant plusieurs jours. Les camions de transport de marchandises sont détournés en permanence sur les routes. Des show-rooms, des entrepôts sont incendiés. Des bateaux sont interceptés sur les mers. Fermé pendant trois mois, l’aéroport Toussaint-Louverture de Port-au-Prince n’a recommencé à fonctionner qu’après l’intervention de l’armée américaine.
Isolée du reste du monde, ne pouvant pas compter sur la police dont nombre des membres sont inféodés aux gangs, la bourgeoisie s’en est remise à ses alliés internationaux pour lui venir en aide. La Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) est un renfort à l’État bourgeois, à la police qui est en pleine déconfiture.
Pour les masses populaires, les problèmes resteront entiers. Le problème de leur sécurité dans les quartiers et sur les routes, les problèmes du chômage, de la cherté de la vie, du salaire, du logement, des soins de santé perdureront tant que ce système d’exploitation restera en place.
Seules leurs luttes leur permettront de les atténuer.