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Leur société
Migrants : les conséquences d’une politique criminelle
Cinq migrants, une petite fille de sept ans, trois hommes et une femme, sont morts dans la nuit du 22 au 23 avril au large d’une plage de Wimereux, dans le Pas-de-Calais, en tentant de traverser la Manche à bord d’un bateau surchargé, avec plus de 110 passagers.
Ce nouveau drame est la conséquence de la politique toujours plus répressive vis-à-vis des migrants de la part des pays d’Europe, qu’ils fassent ou non partie de l’Union européenne. Le 10 mars, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a rencontré Macron et annoncé le versement de 543 millions d’euros supplémentaires à la France pour empêcher plus de bateaux de traverser la Manche, et fournir du matériel tel que drones, jumelles à vision nocturne, caméras de surveillance, barrières…
Une enquête de Lighthouse Reports, un collectif de journalistes de plusieurs pays, dénonce les méthodes dangereuses et illégales de certains policiers : bateau crevé à plusieurs dizaines de mètres de la côte, vagues créées autour d’une embarcation afin de la faire chavirer… Bien que les interpellations en mer soient officiellement interdites, la Défenseure des droits, Claire Hédon, confirme que quatre cas sont en cours d’investigations.
La même Défenseure des droits a rendu public le 25 avril un rapport qui dénonce le traitement des migrants, cette fois à la frontière franco-italienne. Alors que selon la circulaire Schengen, cette frontière devrait être ouverte, le gouvernement français y a rétabli des contrôles depuis 2015. Les droits des migrants ne sont pas respectés, notamment pour les demandeurs d’asile, qui sont refoulés sans avoir eu la possibilité de faire une demande, ou pour les mineurs isolés, renvoyés en Italie alors qu’ils devraient être confiés à l’Aide sociale à l’enfance.
La police enferme aussi fréquemment des migrants pendant toute une nuit dans des locaux exigus, sans hygiène, qui manquent de lits et de matelas, sans aération, et sans séparation entre adultes et mineurs.
Ces pratiques illégales des policiers sont généralisées. Elles ne peuvent que résulter de consignes transmises par leur hiérarchie. Et celles-ci ne font que répercuter sur le terrain une politique criminelle décidée au niveau gouvernemental.