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Leur société
Médicaments : grosse pénurie, petite amende
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient de sanctionner onze laboratoires pharmaceutiques pour n’avoir pas gardé un stock de sécurité permettant d’éviter les pénuries de certains médicaments.
Ces laboratoires doivent en effet conserver un stock équivalant à deux mois de médicaments, voire quatre. Il s’agit notamment d’anticancéreux, de traitements contre l’hypertension, l’épilepsie, le cholestérol, tous d’intérêt thérapeutique majeur selon l’ANSM, pour lesquels une interruption de traitement pourrait mettre le malade en danger, à plus ou moins long terme.
Au total l’amende se monte à huit millions d’euros pour onze laboratoires, dont Biogaran, Sandoz et Sanofi, c’est-à-dire les plus gros trusts français ou étrangers.
L’ANSM dit prendre « des mesures pour prévenir et réduire les pénuries de médicaments ». Mais qu’est-ce que 4,5 millions d’euros d’amende quand on a un chiffre d’affaires de plus d’un milliard et qu’on commercialise comme Biogaran plus d’une boîte sur huit parmi les médicaments délivrés par les pharmacies en France ? Qu’est-ce qu’un demi-million d’euros à payer quand, comme Sanofi, on a fait 43 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le monde ?
Quant à réduire les pénuries, quelles qu’en soient les causes, cela nécessiterait d’abord de contrôler que la production et la distribution des médicaments s’effectuent dans tous les pays en fonction des besoins sanitaires, et non de raisons purement financières voire spéculatives. Mais le marché des médicaments, comme celui de tout autre produit, dépend d’un système où le profit règne en maître.