Mayotte : crise sanitaire et mépris de l’État15/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2911-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Mayotte : crise sanitaire et mépris de l’État

Une enfant de trois ans est morte du choléra à Mayotte le 8 mai et les cas continuent d’augmenter : ils se montaient à 78 le 14 mai. La rentrée des classes a eu lieu lundi 13 mai, et la crainte grandit chez les parents de voir leurs enfants contaminés.

Il y a de quoi avoir peur, car si les autorités continuent à affirmer que « tout est sous contrôle », sur l’île, personne n’est dupe. Après le ministre de la Santé, le recteur a fait preuve du même mépris pour les habitants, affirmant le 13 mai au matin que la maladie « ne se transmet pas si facilement », et qu’il suffit de se laver les mains. Mais l’île connaît encore des coupures d’eau régulières et une bonne partie des habitants n’a toujours accès ni à l’eau potable, ni à de véritables sanitaires. La filiale locale du groupe Vinci, qui a encaissé des millions sans respecter le contrat de désalinisation et d’entretien du réseau, n’est jamais mise en cause.

Des parents en colère de Trévani, un quartier de la commune de Koungou, où la maladie se propage, se sont mobilisés car une montagne de déchets s’accumule depuis plusieurs semaines contre les grilles d’une école maternelle. Ils dénonçaient à juste titre les problèmes de santé que cela pose pour leurs enfants. Outre le choléra, d’autres maladies menacent comme la leptospirose, qui se transmet par les rats qui pullulent dans les immondices. Et l’école de Trévani n’est pas un cas isolé.

En raison de cette situation, comme l’indiquait le délégué CFDT de l’hôpital, les soignants sont épuisés. Mais plutôt que de recruter des soignants et des éboueurs, le gouvernement poursuit son opération de police Place nette dirigée contre les plus pauvres. Cette politique criminelle a déjà fait une victime officielle et d’autres sont à redouter dans les semaines à venir.

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