L’uniforme, un gadget réactionnaire04/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2927-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

L’uniforme, un gadget réactionnaire

En cette rentrée, 90 établissements scolaires sur près de 300 000 expérimentent le port de l’uniforme. Le ministère n’a pas réussi à atteindre le nombre souhaité de 100 établissements volontaires.

En effet, une fois que les collectivités, souvent de droite, s’étaient portées volontaires, le vote du conseil d’école, ou du conseil d’administration pour les collèges ou lycées, était nécessaire pour l’adoption du projet. Il a souvent été négatif, quelquefois suite à un vote des élèves, ou à des manifestations de parents. Et c’est tant mieux si beaucoup d’enseignants, de parents et d’élèves ont refusé de se porter volontaires, dénonçant souvent une opération de diversion destinée à faire oublier les vrais problèmes de l’école, le manque de moyens, d’enseignants, de locaux et les fermetures de classes.

Les défenseurs de l’uniforme prétendent qu’il peut masquer les inégalités sociales visibles dans les vêtements des enfants. Mais cacher les inégalités n’a rien à voir avec le fait de les combattre. L’uniforme permettrait aussi de créer un sentiment d’appartenance à un établissement, voire à une même patrie, d’autant plus que certaines communes, comme Florange, ont choisi d’afficher les couleurs du drapeau français sur les uniformes. Ce gadget réactionnaire s’inscrit en effet, pour beaucoup de ses promoteurs, dans une volonté plus générale d’enrégimenter la population.

Enfin, les uniformes coûtent cher. À Limoges par exemple, la mairie de droite a dépensé 200 000 euros pour équiper 200 enfants et même une dizaine d’enseignants d’une seule école, soit presque 1 000 euros par enfant. Le financement est partout assuré à 50 % par l’État et à 50 % par les communes mais contrairement au discours officiel, les parents vont bien payer, en tant que contribuables. Leurs impôts seraient mieux utilisés à rénover les écoles, à acheter des manuels scolaires, et à assurer la présence de tout le personnel nécessaire.

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