Loi d’orientation agricole : le profit, quitte à en crever19/02/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/02/P11-1_Glyphosate_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Loi d’orientation agricole : le profit, quitte à en crever

Mardi 18 février le Sénat a adopté la loi d’orientation agricole avec une seule consigne, satisfaire le syndicat d’exploitants FNSEA afin que le Premier ministre Bayrou puisse inaugurer en toute quiétude le Salon de l’agriculture samedi 22.

Illustration - le profit, quitte à en crever

Après avoir en janvier réautorisé les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles et placé la sécurité et la santé des travailleurs de la terre, de la faune et de la flore sous la protection du ministère de l’Agriculture, les sénateurs ont promu en février « la sécurité alimentaire au rang d’intérêt fondamental de la nation ». Cela ne veut rien dire, mais permet de faire aboutir nombre des revendications de la FNSEA, c’est-à-dire des gros agriculteurs et des trusts de l’agroalimentaire.

La phrase « pas d’interdiction sans solution » appliquée aux produits dangereux conduit au maintien de leur usage puisqu’il n’est pas question de contraindre les géants de l’agrochimie à en inventer et proposer de nouveaux, pas plus qu’il n’est prévu d’aider les agriculteurs à promouvoir de nouvelles méthodes. Les atteintes à l’environnement ne seront plus condamnées, à une amende maximum de 450 euros, que si elles sont reconnues « intentionnelles ». Autant dire qu’elles ne seront jamais poursuivies car quel agriculteur détruit « intentionnellement » l’environnement ? En revanche, la course au profit organisée par l’agriculture industrielle et subie par les petits exploitants, qui est bien une atteinte séculaire et permanente à l’environnement, n’est pas condamnée, mais au contraire encouragée.

Autre concession, il n’y aura plus besoin de la signature d’un architecte pour construire des bâtiments à usage agricole ni d’autorisation pour les retenues d’eau de moins de 75 000 mètres cubes (trente piscines olympiques).

Ce sont autant de mesures bafouant les agriculteurs qui tentent de travailler en respectant quelques principes, mais qui satisferont les capitalistes du secteur, ceux qui sont prêts à ravager les sols, les nappes phréatiques et la santé des ouvriers agricoles dans leur course au profit. Elles ne règleront aucun des problèmes des petits exploitants, étranglés par les industriels, les banquiers et les centrales d’achat des hypermarchés. Il n’est même pas dit qu’elles permettront à Macron et Bayrou d’aller tranquillement se montrer au cul des vaches, au Salon de l’agriculture, mais cela reste leur problème.

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