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Leur société
Loi anti-PFAS : la pollution va continuer
La Chambre des députés a voté, avec l’appui du gouvernement, une loi qui prétend protéger la population des dangers liés aux PFAS.
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Ces polluants utilisés massivement dans l’industrie sont en effet responsables d’une multitude de problèmes de santé allant des cancers aux maladies cardiovasculaires.
Cette loi ne vise cependant à interdire qu’une petite partie des produits renfermant des PFAS, dans la cosmétique, une partie des textiles d’habillement et les skis. Tous les autres ne sont pas concernés : les pesticides, de nombreux composants industriels, les emballages alimentaires, etc. Les députés ont même finalement renoncé à interdire les ustensiles de cuisine à revêtement de téflon suite aux manœuvres et au chantage du trust français Seb. En effet, les patrons de Tefal avaient mené leur campagne contre cette interdiction allant jusqu’à se servir de leurs salariés pour appuyer leur chantage à l’emploi.
C’est toujours ce prétexte que les groupes capitalistes mettent en avant pour justifier l’utilisation des PFAS. Comme s’ils se souciaient du sort des travailleurs, eux qui n’hésitent pas à licencier pour augmenter leurs profits ! Ce sont d’ailleurs les mêmes qui mettent en danger la santé des salariés en les exposant aux PFAS, sans équipement adapté. Les analyses de sang de certains ouvriers de la chimie ont révélé des taux de PFAS parfois plus de 1 000 fois supérieurs à la moyenne nationale. Mais cette nouvelle loi ne comporte aucune disposition concernant leur protection. Si les travailleurs des usines concernées sont le plus en danger, cette catastrophe touche toute la population. En effet, les PFAS se répandent partout : dans les eaux, l’air, le sol, les nappes phréatiques, l’alimentation et au final dans le corps humain.
D’après Le Monde, le coût de la dépollution rien qu’en Europe pourrait s’élever jusqu’à 2 000 milliards d’euros ! Mais cette loi ne cherche pas à faire payer intégralement cette somme aux patrons pollueurs, à peine évoque-t-elle une petite taxe qui, selon les aveux mêmes d’un défenseur de la loi, pourrait rapporter… dix millions d’euros par an !
Les capitalistes sont pourtant les seuls responsables de ce désastre. Dès le début de leur commercialisation, dans les années 1940-1950, ils savaient que les PFAS seraient indestructibles, d’où leur surnom de « polluants éternels ». Des chercheurs au service de trusts de la chimie ont découvert dès 1961 leur extrême dangerosité. Mais leurs patrons leur ont interdit de la dévoiler et ont au contraire intensifié l’utilisation de ces produits qui leur rapportaient beaucoup.
Les catastrophes écologiques ne « pfasseront » pas et seront « éternelles » tant que durera le capitalisme.