Les logements classés F ou G au Diagnostic de performance énergétique (DPE) représentent encore 6 % à 7,4 % du parc social, soit 300 000 à 350 000 « passoires thermiques ». Depuis le 1^er janvier 2025, les logements classés G sont interdits à la location en cas de départ de leurs occupants. Cette interdiction s’étendra aux F en 2028, puis aux E en 2034 (environ 30 % du parc social). Mais au rythme actuel, aucune de ces échéances ne semble pouvoir être respectée. De plus, les logements vraiment performants restent très minoritaires (1 % en A, 5 % en B).

En 2023, l’État avait promis 400 millions d’euros par an pendant trois ans pour accélérer les rénovations, mais en 2024, seuls 172,5 millions ont été attribués. Selon l’Ancols, la majorité des bailleurs ont les ressources nécessaires, mais ils ne les mobilisent pas assez ; de leur côté, les bailleurs se disent incapables d’aller plus vite. Dans cette querelle de responsabilités, les locataires n’ont aucun moyen de contrôle ; ils peuvent juste constater que cela n’avance pas. Ils n’ont pas davantage leur mot à dire sur la durée des travaux ni sur leur qualité, parfois douteuse. Car pour les entreprises du BTP qui obtiennent ces marchés, et font travailler une cascade de sous- traitants, la priorité est de toucher l’argent du contrat, pas de réaliser des travaux de qualité.

Côté loyers, si la loi interdit d’augmenter ceux des logements privés classés F ou G, cette règle ne s’applique pas aux HLM. Pire, en cas de réhabilitation, les bailleurs peuvent être autorisés à relever les loyers jusqu’à 5 %. Quant aux économies d’énergie promises, elles dépendront de l’évolution des prix du gaz et de l’électricité.

Entre les mains de l’État et des bailleurs sociaux, la transition énergétique manque singulièrement d’énergie.