L’inflation en baisse ? la vérité du porte-monnaie11/09/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/09/P4-1_inflation_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C220%2C2362%2C1549_crop_detail.jpg

Leur société

L’inflation en baisse ? la vérité du porte-monnaie

Depuis trois ans, le chiffre de l’inflation s’envolait. Il serait revenu en août sous le seuil des 2 % annuels selon l’Insee. Curieusement, les porte-monnaie continuent à s’aplatir aussi vite qu’avant, et les salaires ne permettent souvent pas davantage de finir le mois.

Illustration - L’inflation en baisse ? la vérité du porte-monnaie

Les dirigeants des réseaux de grande distribution préviennent d’ailleurs les clients : il n’y a pas à espérer voir leurs prix baisser, en tout cas pas avant mars et la période de négociations avec les fournisseurs. À les en croire, ils ont au demeurant multiplié les efforts pour limiter les hausses, et font mine de s’indigner quand ils apprennent qu’une de leurs références de soupe a vu son prix augmenter de 60 % ! Mais force leur est de constater que les clients ont réduit leurs achats d’alimentation.

Car le soulagement des économistes ne se traduit pas dans le budget des familles populaires. Les prix augmentent moins vite, mais c’est après avoir grimpé de 20 % en moyenne depuis trois ans. Et si les tarifs de l’électricité et du carburant jouent moins les filles de l’air, c’est après avoir atteint des sommets. Non seulement les prix du gaz sont encore à la hausse, comme ceux des services (transports, logement, hôtellerie…), notamment en raison des JO, mais se nourrir de poisson, de produits frais, de fromage à la coupe est devenu un luxe pour beaucoup. Le terme même de « désinflation » est une tromperie, car une hausse moyenne de 2 % sur des prix déjà gonflés représente un sacrifice pour tous ceux dont les salaires et les pensions stagnent.

Les commentaires évoquent déjà la faible probabilité d’une augmentation du smic, un temps envisagée pour octobre, du fait de ce faible taux d’inflation. Quant à un coup de pouce gouvernemental, il suffit d’entendre les consignes du Medef à Barnier pour l’oublier. Et pourtant, après s’être serré la ceinture pendant plusieurs années, il est grand temps que la classe ouvrière, les classes populaires, touchent chaque mois de quoi vivre dignement, se loger correctement, payer les études et les loisirs des enfants. Le smic ne peut pas être au-dessous de 2 000 euros, et les salaires et pensions doivent augmenter d’un coup, par une mesure de rattrapage, des 400 ou 500 euros de pouvoir d’achat perdus au fil des années.

Cet argent n’a rien de magique, tout le monde sait où il dort, dans les coffres ou sur les comptes d’investissement des grandes fortunes. Parallèlement à l’appauvrissement des travailleurs en activité ou en retraite, ces dernières ont connu une inflation à deux chiffres, à laquelle la classe ouvrière devra mettre un coup d’arrêt.

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