L’Île-Saint-Denis : les JO, coup d’accélérateur à l’injustice sociale12/06/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/06/une_2915-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

L’Île-Saint-Denis : les JO, coup d’accélérateur à l’injustice sociale

À L’Île-Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, les Jeux Olympiques sont l’occasion de gros projets d’aménagement urbain : une aubaine pour les promoteurs immobiliers, beaucoup moins pour la population.

Cette petite ville va accueillir une partie du Village olympique. Une fois les jeux finis, il sera transformé à 70 % en logements privés, à des prix élevés, inaccessibles aux habitants de milieu populaire. Dans le quartier Marcel-Paul, situé entre le Village olympique et des infrastructures sportives remises à neuf, trois grandes tours vont être rasées, dans le cadre d’un projet de rénovation urbaine. Elles ne seront pas rasées à temps pour les JO, mais l’expulsion des habitants a été accélérée, car la place doit être nette pour le 26 juillet. Les droits des locataires ont été revus à la baisse, contraints d’accepter des propositions éloignées et chères. Les élus locaux peuvent se réjouir des améliorations pour le territoire induites par les JO mais, comme le dit amèrement une habitante expulsée : « C’est bien beau, mais on ne peut pas y accéder. »

Cette accélération concerne aussi les squats. En particulier, l’un des plus gros du pays a été évacué à l’aide d’un impressionnant dispositif policier, il y a quelques mois. Situé dans l’usine désaffectée Unibéton, proche du Village olympique, il abritait 400 personnes, dont des ouvriers sans papiers qui travaillaient sur les chantiers des JO.

Autre aspect : dans les villes voisines, des logements d’hébergement d’urgence ferment et, après rénovation, deviennent des hôtels touristiques, aux prix exorbitants.

L’envers du décor des JO est à l’image du capitalisme : un business pour les riches au détriment de la population, les plus précaires étant les plus durement attaqués.

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