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- Lutte ouvrière n°2926
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il y a 80 ans
Libération de Paris : le rêve de Macron
Macron a profité des cérémonies organisées pour les 80 ans de la libération de Paris pour remettre une couche d’exaltation patriotique et d’appel à l’unité nationale.
Aujourd’hui empêtré dans sa recherche d’une majorité introuvable, Macron ne pouvait manquer d’invoquer l’union des « résistants gaullistes, des communistes, des radicaux, des syndicalistes, des comtes et des ébénistes communistes, tous unis au sein du CNR fondé par Jean Moulin. Par-delà leurs milieux et leurs sensibilités ». Sa conclusion, « par-delà toutes les divisions, toutes les contradictions, être Français c’est être ensemble », résonnait comme un appel à être uni derrière lui, et surtout derrière la bourgeoisie.
Que pouvaient en effet souhaiter de mieux les capitalistes au moment de la libération de Paris qu’une telle unité. La soumission du PCF à de Gaulle éloignait d’elle le spectre de troubles sociaux et garantissait un retour tranquille à l’ordre bourgeois. Pendant les années qui suivirent, les militants de ce parti proclamèrent dans les usines « la grève c’est l’arme des trusts » et « produire d’abord, revendiquer ensuite ». Ils firent la chasse à tout travailleur revendicatif, et parfois même à ceux qui avaient le simple tort d’être trop souvent malade. La police qu’on avait décorée intervenait contre les ouvriers et l’armée portée aux nues garantissait à coups de mitrailleuses les possessions bourgeoises dans les pays colonisés. Le mythe de la « libération » forgé par de Gaulle et le PCF a servi à cacher cette réalité.
Macron n’est ni le premier ni le dernier à invoquer l’unité scellée à cette occasion, même si son utilisation à propos d’une dérisoire crise ministérielle est surtout ridicule.