L’hypocrisie de Bayrou01/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2944-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Leur société

L’hypocrisie de Bayrou

Vendredi 27 décembre, le nouveau Premier ministre, François Bayrou, a effectué un déplacement surprise à Liévin, dans le Pas-de-Calais, s’invitant à la commémoration du cinquantième anniversaire de la catastrophe minière, où 42 mineurs furent tués.

Bayrou s’inscrit ainsi dans la longue suite des chefs de gouvernement désireux d’afficher leur compassion pour ces « victimes tombées au champ d’honneur du travail », selon les mots de Mitterrand, qu’il a repris lors de son discours. Il n’a pas manqué d’ajouter sa touche personnelle en déclarant : « Travail, courage, résilience, c’est une leçon que nous partageons au moment où nous sommes tous appelés à une œuvre de construction et à une œuvre d’unité. »

Bayrou a donc réussi l’exploit de transformer la catastrophe dans laquelle les mineurs perdirent la vie en une « leçon d’unité » sans dire un mot de la responsabilité des patrons de la mine dans leur mort !

Quant aux familles de victimes, elles ont pu davantage se retrouver dans les éléments repris par les documentaires et les expositions organisées les jours précédents. Entre autres choses révoltantes, on y apprenait par exemple que les Houillères réclamèrent la restitution des bleus de travail aux familles des mineurs tués dans la catastrophe, ou encore qu’une veuve de mineur, qui avait le tort de ne pas être mariée à son compagnon, dut quitter le logement appartenant à la compagnie. Comble de la mesquinerie, les Houillères arrêtèrent la dernière paie versée au 27 décembre. Les mineurs étant morts ce jour- là, pas question pour elle « d’offrir » les derniers jours du mois ! C’est dans ces détails-là que se mesure le mensonge de « l’œuvre d’unité » que les Bayrou et consorts vantent aux travailleurs.

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