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- Lutte ouvrière n°2931
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Meeting
Jean-Pierre Mercier : l’avenir de l’humanité, c’est le socialisme ou la barbarie
Le meeting de Lutte ouvrière, le 28 septembre à la Mutualité, a été un succès en présence de 1 200 participants
enthousiastes. Jean-Pierre Mercier et Nathalie Arthaud ont pris la parole. Ci-dessous, des extraits de leurs interventions.
[…] La composition de ce gouvernement a été réfléchie dans l’unique but de gagner les faveurs du Rassemblement national. […] Ce coup de barre à droite aura des conséquences immédiates pour la fraction immigrée de la classe ouvrière, qui fera les frais des mesures démagogiques que va prendre un Retailleau pour complaire au RN dans le but de diviser les travailleurs. Ces mesures, il faudra les combattre !
Mais, contrairement aux balivernes que nous servent à la télé matin, midi et soir les porte-parole du Nouveau Front populaire, la raison pour laquelle ce gouvernement sera, à coup sûr, férocement anti- ouvrier n’est pas qu’il est très ancré à droite. La nouvelle offensive contre les travailleurs qui se prépare n’a rien à voir avec la couleur politique du gouvernement – et elle aurait été menée, avec autant de cynisme et de brutalité, par un gouvernement Nouveau Front populaire, et ce pour une raison simple : c’est ce qu’ordonne le grand patronat. Et quand le grand patronat ordonne, les gouvernements de gauche comme de droite s’exécutent, ils l’ont assez montré par le passé.
La seule, l’unique feuille de route qui a été posée sur le bureau de Michel Barnier, c’est d’aider le patronat à mener cette offensive. […]
L’offensive contre les travailleurs s’intensifie
[…] À l’usine de Poissy où je travaille, c’est bien une véritable offensive en règle qui est en cours depuis des mois, et qui se traduit, très concrètement, par une aggravation féroce des conditions de travail pour les ouvriers. La logique du patron est simple : il faut produire autant de voitures avec de moins en moins d’ouvriers. Après avoir viré tous les intérimaires, tous les moyens sont bons pour pousser les travailleurs vers la porte, car tant qu’à faire, cela arrange le patron que les travailleurs s’en aillent d’eux-mêmes aujourd’hui plutôt que de devoir les licencier demain.
C’est ainsi que des ouvriers de plus de 55 ans, voire de 60 ans, déjà usés, cassés par toute une vie de travail, ont été mutés de force des ateliers du Ferrage ou de la Peinture sur les chaînes de l’atelier du Montage, là où le travail est le plus dur ; là où en général ce sont de jeunes intérimaires de 25 ans qui tentent de tenir les postes. Alors imaginez ce que ça veut dire de se retrouver à 60 ans à devoir tenir de tels postes !
Et la direction fait exploser les charges de travail : là où on était trois à effectuer le travail, on n’est plus que deux, puis plus qu’un seul. Les postes sont tellement chargés que dans certains secteurs, tous les moniteurs sont en poste, toute la journée, eux qui sont censés remplacer les ouvriers quelques minutes, ne serait-ce que pour aller aux toilettes, eh bien… on ne peut plus s’arrêter. Et aucune catégorie de travailleurs n’est à l’abri de ces attaques, y compris les ouvriers professionnels. […] C’est ça, l’économie capitaliste, ça n’a jamais été que ça et ce ne sera jamais rien d’autre !
Une société pourrie jusqu’à la moelle
[…] C’est un système dont les dirigeants affirment chaque jour, tranquillement, cyniquement : que crèvent les travailleurs, pourvu que se maintiennent nos taux de profit. […] Dans ces conditions, faire croire aux travailleurs que la solution à leurs problèmes pourrait venir du choix d’un gouvernement à la place d’un autre, qu’il soit de gauche, de droite ou d’extrême droite, est un mensonge.
[…] À l’opposé de ce discours, il faut dire la vérité aux travailleurs en commençant par tracer des perspectives politiques et de combat face à la catastrophe sociale qui se prépare. La vérité, c’est que nous ne sommes pas condamnés à subir, que nous avons entre nos mains, nous, la classe ouvrière, la force de renverser le cours des choses. Nous, le monde du travail, nous sommes les bras et les cerveaux qui font tourner le monde, nous produisons toutes les richesses, nous faisons tout tourner, mais aussi nous inventons et nous fabriquons tout ce qui permet à l’humanité de vivre et de progresser. Tout cela c’est l’œuvre de notre classe : si la société fonctionne, au jour le jour, on le doit uniquement au dévouement, au courage, à l’énergie, à l’intelligence des travailleurs.
Quand cette énergie, ce dévouement, cette intelligence s’ajouteront à la rage de se battre pour défendre ses intérêts, la classe ouvrière représentera une force extraordinaire et redoutable.
Quand les travailleurs retrouveront confiance dans leur force collective, ça sera sans doute, d’abord par des grèves massives qui seront le premier acte de désobéissance. Mais ce ne pourra être que cela, un premier pas ! […] Car le seul moyen de mettre réellement les capitalistes hors d’état de nuire, ce sera de leur arracher le pouvoir – le pouvoir économique, en nous emparant de leurs usines, de leurs banques, et du pouvoir politique, en l’exerçant nous-mêmes, nous, les travailleurs, et en dirigeant la société par en bas ! Cela s’appelle la révolution.
Et dans cette période si grosse de dangers et de menaces, où les travailleurs sont, à juste titre, plus inquiets que jamais sur leur avenir, dans cette période de crise politique, de crise économique, de marche à la guerre, qui peut se finir en cauchemar pour toute l’humanité si la classe ouvrière ne prend pas les choses en main, nous devons plus que jamais tenir bon sur nos idées, brandir bien haut et bien fièrement notre drapeau rouge, nos idées communistes révolutionnaires, nos perspectives d’un avenir meilleur pour l’humanité !
Comme disait Rosa Luxemburg, l’avenir de l’humanité, c’est le socialisme ou la barbarie. La barbarie gagne chaque jour du terrain. Alors, camarades, battons-nous fièrement pour le socialisme !