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Dans les entreprises
Iveco bus – Annonay : pas de transition pour l’exploitation
L’usine Iveco d’Annonay, en Ardèche, produit des autobus. Elle compte 1 100 salariés et appartient à la famille Agnelli. Ces derniers mois, l’usine a été transformée à toute vitesse pour produire des bus électriques et à hydrogène.
Contrairement à la vente des voitures électriques, celle des bus dépend principalement des contrats publics et leur marché est donc presque garanti. Pour en empocher les confortables profits et toucher les subventions versées sous prétexte de transition écologique, les patrons ont lancé un branle-bas de combat. À l’usine, la direction parle de doubler la production et les lignes ont commencé à tourner dans des ateliers encore en chantier. La hiérarchie a annoncé des « embauches massives »… mais exclusivement en intérim, et sans s’engager sur un chiffre !
Pour produire ces bus « écologiques », la direction réutilise les méthodes de travail d’il y a 50 ans. Des ouvriers doivent se mettre à dix pour porter des pièces de 500 kilos, d’autres forcer au pied de biche… Les intérimaires sont livrés à eux-mêmes, sans formation. Les accidents se multiplient et font craindre le pire. Un bus par jour sort péniblement des ateliers, au lieu des deux prévus. Il manque tellement de pièces sur certains bus qu’il faut un deuxième passage sur la ligne, voire un troisième. Pour rattraper le retard, la direction déplace les congés selon ses besoins. Elle veut imposer la généralisation du travail en 2×8, et créer une équipe de nuit et de week-end.
L’incapacité de la direction à gérer la production saute aux yeux. Pourtant, elle ne perd pas le nord quand il s’agit d’assurer aux actionnaires une marge qui doit grimper de 5 à 8 %. Le plan est donc clair : augmenter la production en pressurant au maximum les travailleurs.
Lors du Covid, sous prétexte de baisse de production, le patron avait imposé des reculs, comme le vol des congés. Maintenant, c’est parce que l’usine croule sous les commandes qu’il exige des sacrifices. Mais cette période place aussi les ouvriers en position de force et qui sait quand cette période de presse fera place à une nouvelle chute de production ? Alors c’est plutôt le moment d’agir pour imposer des hausses de salaire, des embauches et lutter contre les divisions introduites par le patron.