Intérim : des dizaines de milliers de licenciements silencieux26/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2952-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Intérim : des dizaines de milliers de licenciements silencieux

Selon le ministère du Travail, le nombre d’emplois intérimaires a encore chuté de 5,6 % en un an. Entre décembre 2023 et décembre 2024, 42 800 de ces emplois ont donc disparu.

À l’image de tous les autres, les plus de 700 000 travailleurs en intérim subissent les attaques patronales et particulièrement les licenciements. À l’instar de Renault, qui vient de licencier d’un seul coup 705 intérimaires dans son usine de la Sovab, les entreprises sabrent dans les emplois. Du reste, Prism’emploi, le syndicat patronal des agences d’intérim signale que le nombre de CDI intérimaires, contrat créé il y a dix ans, a également subi une forte baisse.

Les contrats précaires de tout type se sont multipliés ces dernières années et concernent aujourd’hui plusieurs millions de travailleurs, sans même parler des salariés en CDD comptabilisés à part. De plus en plus de jeunes ne connaissent que les missions d’intérim et autres emplois précaires, avec toutes les difficultés que cela implique pour trouver un logement, obtenir un prêt ou simplement planifier des vacances. Leur sort est celui que le patronat promet à l’ensemble des salariés. Les travailleurs précaires sont toujours les derniers embauchés et les premiers jetés au chômage, corvéables et jetables à merci, mis en concurrence pour des salaires plus faibles et des postes et des cadences plus durs. C’est particulièrement vrai dans la période de crise actuelle où le patronat est à l’offensive pour garantir ses profits. La suppression de plusieurs dizaines de milliers d’emplois intérimaires, qui se poursuit en silence, doit donc être ajoutée aux plans de licenciements massifs de travailleurs en CDI, comme ceux annoncés par Michelin à Cholet et Vannes ou par Auchan. Les agences d’intérim se comportent d’ailleurs comme tout bon patron : osant se présenter comme le dernier espoir d’un retour à l’emploi pour les jeunes, les allocataires de RSA, les seniors mis au chômage, elles en profitent pour réclamer davantage d’aides publiques à l’État.

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