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Leur société
Index de l’égalité : la feuille de vigne du gouvernement
En 2017, Emmanuel Macron avait proclamé en fanfare l’égalité hommes-femmes grande cause nationale. Dans ce domaine comme dans d’autres, la montagne avait accouché d’une souris, d’un numéro vert et d’une loi créant l’index de l’égalité professionnelle.
Cette loi exige des entreprises de plus de 50 salariés qu’elles calculent et publient leur propre note. Cette autoévaluation était déjà une farce puisque, dans un premier temps, les mauvais élèves devaient voir leur nom affiché selon le principe du « name and shame ». Ceux qui ne publiaient rien devaient recevoir une pénalité financière correspondant à 1 % de leur chiffre d’affaires. En 2020, le gouvernement a bien publié la liste des mauvais élèves et puis plus rien. À ce jour, d’après le journal Le Monde, sur les 35 000 entreprises comptant plus de 50 salariés, un cinquième n’a pas mis en ligne son bilan en 2023 et 3 110 ne l’ont jamais fait. C’est le cas de grandes entreprises comme Vinci énergie système d’information ou Gaumont production télévision.
Mais même les entreprises qui publient leur bilan, comme Danone ou Moët-Hennessy, affichent tranquillement qu’à poste équivalent les femmes gagnent 10 % de moins que les hommes et ne remédient en rien au problème. Pourquoi le feraient-elles d’ailleurs ? Entre 2019 et 2023, 106 pénalités financières seulement ont été prononcées. Et, cerise sur le gâteau, 19 ont été réellement appliquées à la fin de l’année 2023, pour un total d’à peine 140 000 euros en six ans.
Autant dire que les entreprises qui n’appliquent pas la loi n’ont aucun souci à se faire. L’État préfère largement contrôler les chômeurs ou les allocataires du RSA en les privant de toutes ressources plutôt que de s’en prendre à ces patrons.