Inde : les travailleurs de Maruti-Suzuki mobilisés19/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2951-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Inde : les travailleurs de Maruti-Suzuki mobilisés

L’article suivant est extrait du numéro 160 du mensuel Workers’ Fight, édité le 14 février par nos camarades britanniques de l’UCI.

Le 5 janvier, 3 500 travailleurs intérimaires licenciés par le plus grand constructeur automobile indien, Maruti-Suzuki, se sont rendus depuis les États du Rajasthan, de Bihar, de Jharkhand et d’Orissa vers la ceinture industrielle de Gurgaon-Manesar, près de Delhi.

Ces travailleurs venaient assister à un meeting organisé par le Maruti-Suzuki Non-Permanent Workers’ Union, le syndicat des travailleurs non permanents de Maruti-Suzuki, récemment créé. Les travailleurs des usines voisines et d’anciens travailleurs permanents de Maruti étaient également présents. C’est la première fois que ces travailleurs s’organisent depuis une série de grèves sur le tas en 2011-2012, lorsqu’ils étaient devenus le point de mire pour le mouvement ouvrier dans ce qui est connu comme le « Detroit indien », en raison de la concentration d’usines du secteur automobile.

Le nouveau syndicat réclame la création de 30 000 emplois pérennes dans les quatre usines de l’entreprise, une augmentation de 40 % des salaires pour les travailleurs intérimaires et une compensation de la différence de salaire entre travailleurs permanents et intérimaires pour chaque mois de travail dans l’usine.

Maruti définit en effet huit niveaux différents de travailleurs : les permanents, trois niveaux d’intérimaires, deux niveaux de travailleurs occasionnels, des apprentis et des « étudiants », les salaires des apprentis et des « étudiants stagiaires » étant payés par le gouvernement. Les travailleurs non permanents représentent 83 % de la main-d’œuvre et perçoivent moins d’un cinquième du salaire des travailleurs permanents.

Le gouvernement local et la direction de Maruti s’inquiètent manifestement d’une répétition de la période de 2011-2012, lorsqu’il y avait eu une grève sur le tas et une occupation pour forcer l’entreprise à reconnaître un syndicat indépendant et à réintégrer les travailleurs intérimaires licenciés.

À l’époque, des grèves de solidarité à Manesar avaient rassemblé jusqu’à 100 000 travailleurs. Cependant, peu de temps après la grève, des travailleurs avaient été accusés d’avoir tué un directeur ; la police et des agents de sécurité privés avaient été déployés à l’intérieur de l’usine. Plus de 500 travailleurs avaient été licenciés.

Pour l’instant, en réponse à cette nouvelle initiative syndicale, la police a été postée dans la zone et l’entreprise a obtenu une injonction interdisant toute manifestation dans un rayon de 500 mètres autour de l’usine. Elle utilise une ordonnance datant de l’époque coloniale qui interdit le rassemblement de plus de quatre personnes.

La question cruciale est de savoir si cette dernière lutte, exigeant « à travail égal, salaire égal » et des emplois permanents à Maruti réussira à mobiliser les travailleurs permanents de l’usine et, en outre, si elle s’étendra à d’autres lieux de travail dans la région.

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