Hôpitaux : la situation scandaleuse des médecins étrangers19/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2951-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Hôpitaux : la situation scandaleuse des médecins étrangers

Le 12 février, à l’appel de la CGT et de l’association Ipadecc (Intégration praticiens à diplôme étranger engagés contre la crise), une cinquantaine de médecins étrangers ont manifesté entre Matignon et le ministère de la Santé pour dénoncer leurs conditions de travail et la façon dont s’est tenu le concours leur permettant de régulariser leur situation.

Une partie significative des médecins qui travaillent à l’hôpital sont d’origine étrangère. Leur présence permet d’éviter la fermeture pure et simple de nombreux services, en particulier dans les villes moyennes. 4 000 à 7 000 sont des « Padhue » (Praticien à diplôme hors Union européenne) : en contrat précaire renouvelé tous les six mois, ils sont payés trois à quatre fois moins qu’un titulaire français sur un poste équivalent. Un manifestant témoignait, par exemple, d’un salaire de 1 600 euros à 1 800 euros pour des journées de 11 à 12 heures en tant que médecin généraliste à l’hôpital.

Pour voir leur situation régularisée, les Padhue doivent passer un concours, suivi de stages et de passages en commissions avant, enfin, d’obtenir une « autorisation d’exercice » leur permettant de poursuivre ce qu’ils font déjà. Or, cette année, alors que 4 000 postes étaient ouverts, seuls 3 235 ont été admis sur liste principale et 638 autres sur une liste complémentaire, soit une suppression de plus de 100 postes. Le jury a même fixé des notes éliminatoires après que les épreuves ont eu lieu, ce qui a conduit à recaler des médecins et à ne pas pourvoir tous les postes officiellement ouverts.

Le gouvernement répond aux Padhue que le nombre d’admis en liste principale a augmenté de moitié par rapport à 2023, et il promet de réformer le concours, notamment en créant une voie interne pour ceux qui travaillent déjà à l’hôpital, pour qui il est difficile de réviser tout en continuant de remplir leurs fonctions.

Macron avait déjà appelé, il y a un an, à régulariser la situation de « ceux qui tiennent à bout de bras » l’hôpital, sans que rien de fondamental n’ait changé depuis. L’État ne daigne même pas recenser officiellement le nombre de Padhue actuellement en fonction !

Autant dire que la mobilisation de ces médecins comme de tous les travailleurs de l’hôpital reste plus que jamais à l’ordre du jour.

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