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- Lutte ouvrière n°2917
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Hôpital psychiatrique – Clermont-Ferrand : malade de la rentabilité
Le centre psychiatrique Sainte-Marie à Clermont-Ferrand vient de fermer pour trois mois un service de 25 lits.
La décision, annoncée le 16 mai, alors que le mois précédent la direction prétendait qu’il n’y aurait pas de fermeture, a choqué, chacun comprenant qu’il n’y aura pas de limite à la dégradation des conditions de soins proposés.
Une lettre ouverte signée par plus de 90 salariés en trois jours et une pétition syndicale, signée par 300 salariés, ont poussé les syndicats à réunir le personnel en assemblée. Réunis à une centaine devant l’entrée de l’hôpital, la première assemblée générale a permis de mesurer qu’au-delà de la dénonciation des méthodes brutales de la direction, le personnel était méfiant quant à la réouverture possible. Des soignants d’autres services ont raconté ce qu’ils avaient déjà vécu et se sentaient vengés par la réaction actuelle.
Une seconde assemblée s’est tenue la semaine suivante avec 80 salariés, venus soutenir la délégation qui rencontrait le directeur. Personne n’a été convaincu par la seule réponse de la direction consistant à dire qu’il n’y a pas assez de personnel l’été et que, dans tous les hôpitaux, les services ferment l’été. La direction n’a que faire des arguments sur la nécessité du maintien de ce service pour les patients ; elle se moque que le personnel se soit organisé pour les congés d’été afin d’assurer la continuité des soins. Son seul impératif est de réaliser des économies. D’autant plus que, depuis sept ans, 55 lits ont été fermés. Toute l’année, c’est un vrai casse- tête pour trouver une place disponible.
L’offre de soins va donc diminuer cet été, sans assurance que le service rouvre en septembre. Concrètement, du secteur nord de Clermont-Ferrand à Riom et jusqu’à Saint Éloy-les-Mines, le tri se fera au mieux selon la disponibilité des places, entre les plus et les moins malades, au pire ceux-ci seront abandonnés à eux-mêmes.
Les soignants du service et quelques autres se sont réunis la veille de la fermeture en faisant appel à la presse, pour dénoncer et affirmer qu’ils y sont toujours opposés, et pour vérifier que les affectations temporaires demandées et les congés sont respectés. Rendez-vous est pris en septembre car le problème est loin d’être réglé.