Cette annonce fait suite à des dizaines de fermetures de lits et réorganisations diverses, transformant l’hôpital psychiatrique en un immense désordre où plus personne ne s’y retrouve. Le service concerné fonctionne, mais il est taxé d’une DMS (durée moyenne de séjour) trop importante, alors qu’elle devrait être de 19 à 21 jours maximum quelle que soit la pathologie. Autrement dit : les malades resteraient trop longtemps hospitalisés. De plus, cette unité pratique des hospitalisations séquentielles : des patients fragiles qui vivent dans des foyers ou chez eux sont accueillis une semaine de temps en temps pour stabiliser leur état psychique. Cela révulse les décideurs aux ordres de l’ARS et ce service est donc visé, au nom du fameux « coût des lits d’hospitalisation ».

Dans ce service se trouvent aussi des patients habitués à l’équipe, dont un dans une chambre particulière nécessitant une surveillance par des soignants qu’il connaît. Enfin, l’annonce a été faite la veille du départ en congés du psychiatre apprécié pour son investissement, et beaucoup pensent que le service ne rouvrira pas. Tout cela suscite de l’indignation dans l’hôpital.

Une lettre ouverte a été rédigée et signée par tout le personnel du service, qui s’est organisé, puis par d’autres qui l’ont fait circuler en exigeant que la décision soit annulée. Les syndicats ont eux aussi relayé une pétition sur l’hôpital et le directeur adjoint est venu dans le service lundi 27 mai, face à 18 soignants déterminés à empêcher la fermeture. Il est reparti avec les lettres signées. Cette décision de la direction est peut-être en train d’entraîner une onde de choc salutaire.