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Hôpital de la Croix-Rousse – Lyon : la mobilisation s’étend
Depuis un mois, plusieurs services de l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, se mobilisent pour faire entendre leur colère contre les conditions de travail et le manque d’effectifs.
Le 26 septembre, le personnel du bloc de chirurgie digestive était en grève : avec la multiplication des greffes de foie qui peuvent être réalisées à toute heure et qui nécessitent des astreintes, la direction décompte des jours de congés sur ce qui devrait être des repos compensateurs.
Le 15 octobre, les aides-soignantes et les infirmières de la médecine post-urgences, où les patients sont particulièrement dépendants, ont également fait grève pour refuser que des lits supplémentaires soient ouverts à effectif constant. Elles demandent notamment la création d’un poste d’aide-soignante pour les toilettes du matin.
Le 21, c’était le tour du service de réanimation médicale de se mobiliser contre la suppression d’un poste. 85 % du personnel était en grève, et ils étaient 25 à se rassembler le matin devant l’hôpital pour diffuser des tracts, déployer des banderoles et scander « Soignants sacrifiés, patients en danger ! »
La colère semble contagieuse puisque des travailleurs des autres services souhaitent rejoindre le mouvement. Aux Urgences notamment, il manque au minimum un poste d’aide-soignant pour s’adapter aux travaux en cours, qui compliquent la tâche de toute l’équipe. Aux Maladies infectieuses, la direction fait prendre des risques à l’équipe en refusant de placer dans des chambres adaptées certains patients extrêmement contagieux, qui nécessiteraient alors plus de personnel pour les prendre en charge. En Hépato-gastro- entérologie, les fortes pluies de ces dernières semaines et les fuites du toit, qui ne sont pas réparées depuis des années, ont provoqué d’importantes inondations dans toute une aile de l’étage. Au pool de remplacement, la direction pousse à faire des heures supplémentaires et affecte parfois un soignant sur quatre services à la fois pour donner l’illusion qu’elle pallie le manque de personnel généralisé.
Enfin, les aides-soignantes et les infirmières de Médecine interne ont décidé de se mettre en grève à leur tour. Elles dénoncent l’augmentation de la charge de travail avec des patients de plus en plus difficiles à soigner et revendiquent une augmentation des effectifs de jour comme de nuit, ainsi que la prise en compte des dépassements horaires.
Les grévistes ont élu un comité pour organiser la grève, gérer les assignations, rédiger un tract pour s’adresser aux autres services puisque tous sont confrontés à des situations similaires.
De nouveaux rassemblements sont prévus dans les prochains jours. Ils pourraient être l’occasion, pour les travailleurs des différents services de l’hôpital, de mesurer leur force quand ils agissent tous ensemble.