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- Lutte ouvrière n°2935
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Hôpital Beaujon – Clichy : non à la mobilité !
Depuis la rentrée, un mécontentement se fait sentir au sein d’une partie du personnel de l’hôpital Beaujon, à Clichy, dans les Hauts-de- Seine, contre la mobilité imposée par la direction et l’encadrement.
La mobilité existe dans les hôpitaux depuis des années. Ce qui était exceptionnel est devenu une habitude pendant les vacances, puis s’est généralisé à l’année dans son ensemble.
Fin août, dans les salles de détente, les soignants ont eu la désagréable surprise de voir afficher des « plannings de prêt » pour le mois de septembre : ils étaient programmés pour aller travailler dans d’autres services. « On est devenu des objets que la direction et l’encadrement prêtent », « on est comme le matériel après lequel on doit courir quand le nôtre ne fonctionne pas », entendait-on. La non- concertation a alimenté le mécontentement : certains soignants découvraient en rentrant de repos qu’ils étaient affectés à un autre étage pour la journée. Parfois, ils devaient commencer dans leur service et aller travailler quatre heures dans un autre. L’encadrement et la direction, si prompts à parler de la continuité des soins quand le personnel pose des jours de congés ou lors de mouvements de grève, semblent l’ignorer quand il s’agit de mobilité.
La grève a été votée lors de deux assemblées générales, une de jour et une de nuit, regroupant au total une centaine de personnes, au cours desquelles le personnel a dénoncé ses conditions de travail de plus en plus dégradées, qui retentissent sur la prise en charge des patients et l’encadrement des nouvelles diplômées. Depuis, la quasi-majorité du personnel se déclarant gréviste a été assignée. La grève est visible dans le hall par une banderole et une table tenue essentiellement par des militants syndicaux.
D’après ses dires, le directeur ne recourrait à la mobilité qu’à contrecœur, il serait attaché à ce que le personnel travaille dans un seul service. Cela ne l’empêche pas de demander que la banderole « Hôpital en grève, des bras, des lits » soit décrochée, car elle serait anxiogène pour les patients. Dans les services, les cadres tiennent le même discours pour que les soignants n’affichent pas « en grève » sur leur tenue. Mais l’anxiété des patients, c’est le personnel qui y fait face tous les jours lors de sorties prématurées, d’hospitalisations repoussées faute de lits disponibles...
Plusieurs assemblées générales regroupant grévistes et non-grévistes se sont tenues depuis le début du mouvement regroupant entre 30 et 100 personnes. Un rassemblement était prévu mercredi 30 octobre devant l’hôpital.
Dans les autres hôpitaux de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris et du pays, la situation est la même. Les annonces d’économies du gouvernement aggraveront encore la situation. Une réaction d’ensemble s’impose.