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Guyane : black-out au pays de la fusée Ariane
Samedi 30 juin au soir, la commune de Saint-Georges de l’Oyapock s’est retrouvée coupée du reste de la Guyane en raison d’un black-out électrique général qui a duré plus de 48 heures.
Cette commune, située le long du fleuve frontalier avec le Brésil, se trouve à 189 km de Cayenne. Le black-out a entraîné la panne de l’usine de traitement des eaux, qui a privé d’eau potable ses 4 105 habitants. Des habitants et des commerçants qui n’ont pu que subir ce énième aléa électrique et constater la perte de leurs aliments, conséquence d’appareils frigorifiques non alimentés. Le boulanger se trouvait dans l’incapacité de fabriquer du pain.
Certains habitants de Saint-Georges ont décidé de traverser le fleuve pour aller dormir au frais, à l’hôtel à Oiapoque ou dans leur famille côté Brésil. Il faisait particulièrement chaud ce week-end-là en Guyane, ce qui a obligé le maire à fermer les écoles jusqu’à la fin de l’année scolaire. Tous les services municipaux ont été paralysés et le maire a même ordonné de ne pas allumer les ordinateurs des services municipaux pour ne pas créer de surtensions sur le réseau ; le rectorat a fermé les collèges et le lycée de la ville, sauf pour les épreuves du brevet maintenues lundi 1er et mardi 2 juillet.
Au départ, deux pannes simultanées sont à l’origine de ce black-out selon EDF, dont une quinzaine de techniciens se sont rendus sur place tout le week-end. Mais, le 2 juillet, on apprenait qu’un problème dans le réseau d’alimentation de la ville en était la cause principale. Or ce n’est pas la première fois qu’une telle panne survient à Saint-Georges. Il y a deux ans, suite à un problème similaire, EDF avait promis de faire le nécessaire pour que cela ne se renouvelle pas… Promesse non tenue, manifestement.
Au soir du 2 juillet, le courant est revenu. Mais le lendemain les coupures étaient encore nombreuses, et surtout les habitants n’ont eu de l’eau potable que le soir.
Cette situation fragile n’a pas empêché les deux candidats favoris des législatives, Davy Rimane et Jean- Victor Castor qui ont été élus depuis, de jouer « les sauveurs » en expliquant que leurs coups de fil en haut lieu avaient permis d’alerter les autorités et de mettre sur pied « une cellule de crise ». Il ne manquait que la création d’un numéro vert et on aurait eu la panoplie de tous les boniments habituels… Mais ce n’est pas cela qui fera qu’EDF tienne ses promesses.
Rien n’est réglé, et d’autres coupures interviendront tant que la population ne mettra pas directement la pression sur EDF et l’État pour exiger que les mêmes moyens soient mis en Guyane pour la fusée Ariane et pour les habitants.