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Grèce : attaques à répétition
Le 1er juillet est entrée en application une des mesures de la loi Georgiadis, loi travail à la grecque, adoptée fin 2023. Les patrons grecs pourront imposer aux travailleurs, sans préavis ni concertation, de travailler six jours sur sept.
Cette journée supplémentaire sera payée 40 % de plus ou 115 % s’il s’agit d’un jour férié.
Cela concerne les entreprises industrielles qui fonctionnent en continu et en équipes et parmi les autres, celles qui font face à « une augmentation exceptionnelle et imprévisible de la charge de travail ». Quant aux secteurs du tourisme et de la restauration, ils fonctionnent déjà en six jours, avec des conditions particulières.
Adonis Georgiadis, passé de l’extrême droite à la Nouvelle Démocratie, est devenu le ministre du Développement et de l’Investissement. Sous prétexte de lutter contre le travail au noir, le gouvernement Mitsotakis a déjà légalisé la possibilité de combiner un travail à temps plein et un autre à temps partiel prétendant rendre ainsi « les relations de travail plus honnêtes ». Cette « honnêteté » revenait à légaliser la surexploitation des salariés, la seule limite étant le respect de l’obligation de onze heures de repos par jour, permettant donc de travailler les treize autres. Quant aux retraités, pendant l’été 2023, le gouvernement leur permettait de travailler sept ans de plus, soit jusqu’à 74 ans !
L’institut européen de la statistique, Eurostat, a révélé en 2023 que la durée moyenne du travail en Grèce, 39,8 heures par semaine, est la plus élevée de l’Union européenne. Le salaire minimum n’atteint que 830 euros brut, 700 euros net, soit rien qui permette de se loger et de se nourrir correctement vu la hausse des prix. Mais l’offensive du gouvernement vise à faire accepter aux travailleurs n’importe quelles conditions de salaire ou de travail, pour payer une dette qui n’est pas la leur.
Selon le ministre de l’Économie et ses commanditaires, les banquiers internationaux, il paraît que la Grèce est « l’agréable surprise de l’économie européenne ». À force de mépris des travailleurs et d’austérité contre la population, la « surprise » ne restera peut-être pas si longtemps agréable aux capitalistes.