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Dans le monde
Gaza : survivre dans un champ de ruines
Lundi 27 janvier, après que l’armée israélienne a de nouveau autorisé le franchissement du corridor de Netzarim, situé au sud de la ville de Gaza, des dizaines de milliers de Palestiniens ont commencé à remonter vers le nord du territoire, montrant leur détermination à rentrer chez eux.
Un flot ininterrompu de Gazaouis, hommes, femmes et enfants, s’est retrouvé sur la route longeant la côte, marchant, chargés de bagages, poussant des chariots ou en voiture. D’après la Défense civile, 300 000 Palestiniens avaient ainsi déjà regagné le nord de Gaza.
Au cours de 15 mois d’une guerre destructrice, 90 % des Gazaouis ont été contraints de se déplacer, souvent à plusieurs reprises, pour fuir les bombardements ou pour obéir à des ordres d’évacuation de l’armée israélienne. Dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 19 janvier, de nombreux Palestiniens ont cherché à retourner chez eux, même en sachant que leur logement avait très probablement été détruit. Quelques jours plus tard, le 25 janvier, les autorités israéliennes ont fermé les points de passage du corridor de Netzarim, considérant que le Hamas n’avait pas respecté ses engagements. Des milliers de Palestiniens ont dû passer la nuit à même le sol malgré le froid intense, en attente d’une réouverture, intervenue 24 heures plus tard. Cet épisode illustre la fragilité de la trêve alors que, cherchant à garder le soutien de l’extrême droite, Netanyahou affirme dès qu’il en a l’occasion qu’il peut reprendre la guerre à tout moment.
Si le cessez-le-feu a permis aux Gazaouis de reprendre un semblant de vie, et en tout cas de ne plus craindre les bombardements israéliens, il n’a pas mis fin à leur dénuement quasi total. La bande de Gaza a été transformée en un champ de ruines, privé d’eau courante et d’électricité, où aucun hôpital n’est plus en mesure de fonctionner. Plus de deux millions de Palestiniens se retrouvent condamnés à survivre, parfois sans tente ni bâche pour se protéger de la pluie et du froid. Pour se nourrir, ils ne peuvent compter que sur l’aide humanitaire, dont les autorités israéliennes limitent toujours l’acheminement. En outre, sa distribution risque d’être rendue encore plus difficile par l’entrée en vigueur, à la fin du mois, de la loi votée par le Parlement israélien interdisant l’activité de l’UNRWA, l’agence de l’ONU d’aide aux Palestiniens.
« Nous déclarons à Trump et au monde entier : nous ne quitterons pas la Palestine ou Gaza, peu importe ce qui arrive », a déclaré l’un de ces Palestiniens sur la route du retour, répondant à un journaliste qui l’interrogeait sur ses motivations. C’est cette même détermination que le peuple palestinien oppose depuis 75 ans à la politique de spoliation et de colonisation des dirigeants israéliens, une politique appuyée par les dirigeants des puissances impérialistes qui condamne les populations de la région, juives et arabes, à un état de guerre sans fin.