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Gaza-Israël : Netanyahou contesté
Les massacres de l’armée israélienne continuent dans la bande de Gaza. Elle a mené successivement, dans le même camp de réfugiés de Nusseirat, une attaque contre une école désaffectée de l’UNRWA, jeudi 6 juin, suivie samedi 8 juin d’une des offensives les plus meurtrières de cette guerre, qui a abouti à la libération de quatre otages israéliens.
L’école qui a été prise d’assaut abritait des milliers de Gazaouis déplacés à plusieurs reprises depuis le mois d’octobre, au fur et à mesure des attaques de l’armée israélienne, et qui s’étaient réfugiés dans un des rares bâtiments qui tenaient encore debout. L’armée n’a pourtant pas hésité à attaquer ce bâtiment surpeuplé, sous prétexte d’éliminer quelques membres du Hamas, dont neuf auraient été tués. L’attaque aurait fait 37 morts, dont trois femmes et neuf enfants.
L’horreur s’est à nouveau déchaînée le 8 juin, avec une offensive d’une rare ampleur menée dans une zone très fortement peuplée, et visant à libérer quatre otages israéliens. Un déluge de bombes, des combats au sol, ont fait 274 morts et 700 blessés côté palestinien. L’hôpital Al-Aqsa a été envahi de blessés graves, d’amputés, de grands brûlés, alors qu’il n’a plus que très peu de ressources ou même d’anesthésiques pour soigner ces patients.
Le Premier ministre Netanyahou a voulu ainsi faire une nouvelle fois une démonstration de son intransigeance. Il espérait ainsi que la libération de quatre otages lui apporte un regain de popularité dans la population israélienne. Mais rien n’est moins certain. Le prix à payer pour le jusqu’au-boutisme de Netanyahou inquiète une partie des familles d’otages, qui continuent à manifester régulièrement pour exiger un accord permettant leur libération. Il resterait 120 otages à Gaza, dont la moitié sont supposés vivants. Sept seulement, depuis le mois d’octobre, ont été libérés par l’armée israélienne, et le Hamas affirme que plusieurs ont été tués par ces opérations militaires, ainsi que par les combats depuis plusieurs mois. Une partie des Israéliens dénoncent aussi l’horreur du massacre, des ONG ont dénoncé la torture des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.
C’est dans ce contexte que Benny Gantz, ancien général et l’un des principaux opposants à Netanyahou se situant au centre-droit, a annoncé dimanche 9 juin sa démission du cabinet de guerre auquel il participait depuis le 7 octobre. Gantz cherche à tirer profit des contestations contre le Premier ministre et à se placer comme une alternative à Netanyahou, et il a rencontré le secrétaire d’État américain Anthony Blinken lors de son déplacement au Moyen-Orient mardi 11 juin.
La paix que pourraient négocier les dirigeants américains ne pourrait être qu’une courte trêve, un intervalle entre deux épisodes de guerre, la population palestinienne de Gaza restant condamnée à vivre dans des ruines, dans des camps de réfugiés, privée des moyens de se soigner et de se nourrir correctement et sous la menace des interventions de l’armée israélienne.
Il ne pourra y avoir de véritable alternative sans une rupture avec la politique menée depuis la naissance d’Israël, consistant à nier les droits nationaux des Palestiniens et à les spolier de leurs terres et de leurs biens.